Les militaires signataires d'une tribune controversée, publiée dans Valeurs actuelles le 21 avril dernier, dénonçant le "délitement" de la France, et appelant à "soutenir les politiques" œuvrant contre, encourent la radiation ou des sanctions disciplinaires, a annoncé mercredi soir le chef d'état-major des Armées, François Lecointre au quotidien Le Parisien. Il rappelle l'obligation de neutralité et d'exemplarité des militaires. Pour les dix-huit officiers d'active identifiés et les vingt généraux en deuxième section qui ont signé la tribune, les sanction devraient être lourdes.
Une mise à la retraite d'office
Le général François Lecointre, chef d'état-major des Armées, est le supérieur hiérarchique de tous les signataires. Et ces derniers ont fait fi des règles élémentaires de fonctionnement des armées : le devoir de réserve et le respect de la chaîne de commandement. Les officiers ont le droit d'avoir une opinion, et même de l'exprimer dans la vie publique, mais ne doivent jamais faire état de leur qualité de militaire.
Une règle valable pour tous les cadres d'active de la réserve opérationnelle et pour les généraux dits "en deuxième section", des gradés proches de la retraite mais qui peuvent toujours être appelés, et qui sont donc soumis au statut spécifique des militaires.
La vingtaine de généraux en "deuxième section" signataires - proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés - risquent "la radiation, donc la mise à la retraite d'office", a déclaré le général. Les 18 soldats d'active identifiés - dont quatre officiers - parmi les centaines de signataires recevront pour leur part "des sanctions disciplinaires militaires", a précisé le général François Lecointre, en évoquant des sanctions "plus fortes pour les plus gradés".
Convocation devant le Conseil supérieur militaire
Tous sont parfaitement au courant des règles et puisqu'ils assurent vouloir mettre un terme au "laxisme ambiant", il s'agira de réaffirmer l'exemplarité du commandement par une application stricte des procédures : une convocation individuelle devant le Conseil supérieur militaire suivie d'une radiation des cadres et donc une mise à la retraite d'office. C'est le président de la République qui signe un décret en ce sens, précise le général Lecointre.
"Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c'est le président de la République qui signe un décret de radiation", a précisé le général Lecointre. Lundi, la ministre des Armées Florence Parly avait demandé des sanctions à l'encontre des signataires, jugeant leurs "actions inacceptables" et "irresponsables".