La date restera symbolique, après des années de débat : samedi est le jour de la fermeture du réacteur numéro 1 de Fessenheim. Mais elle ne marque en fait que le début du processus : après ce réacteur construit en 1978, un autre sera mis à l'arrêt, en juin prochain. Europe 1 fait le point sur la procédure, son coût et le calendrier du démantèlement de la centrale.
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Quel va être le processus ?
La fermeture totale du réacteur numéro 1 de Fessenheim va prendre vingt ans, de l’évacuation du combustible à la gestion des déchets. Rien que la première phase, très délicate - l’évacuation du combustible - nécessitera, à elle seule, cinq ans. "Il y a une première priorité : c'est l'évacuation du combustible", confirme au micro d'Europe 1 Pierre Bois, de l'autorité de sûreté nucléaire (ASN).
"Une fois qu'il est retiré, le risque d'accident nucléaire est écarté. Cette phase va durer environ trois ans. En parallèle, un certain nombre d'opérations de nettoyage doivent avoir lieu dans le but de vidanger les circuits, faire une première décontamination, et préparer le terrain pour les opérations de démantèlement."
Les déchets contaminés iront dans des centres de stockage, ou seront enfouis à Bure, dans la région Grand Est, pour les plus radioactifs. Quant au combustible, il partira pour le centre de retraitement de La Hague.
Combien cela va-t-il coûter ?
L’opération de mise hors-service de la centrale nucléaire est estimée entre 350 et 500 millions d'euros. La fourchette est large car c'est la première fois qu'EDF s’attelle à un chantier de cette envergure. Par ailleurs, le coût brut du démantèlement de l'ensemble des 58 réacteurs à eau pressurisée a été estimé en 2015 à 75 milliards d'euros par EDF, montant jugé sous-estimé par un rapport parlementaire de février 2017.
Le calendrier
En juin 2020, le deuxième réacteur devrait cesser de fonctionner. Douze autres réacteurs devront fermer d’ici à 2035 pour descendre à 50% de nucléaire.
EDF a proposé au gouvernement d'étudier l'arrêt de "paires de réacteurs" sur les sites de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin. Des sites qui en sont dotés chacun d'au moins quatre, l'idée étant d'éviter la fermeture de centrales entières.