Il y a 78 ans jour pour jour, une page se tournait en Europe, celle de la Seconde Guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier de l'Histoire. Entre 50 et 60 millions de personnes ont perdu la vie. Le 8 mai 1945, les Alliés triomphent officiellement sur l'Allemagne nazie. Il y a beaucoup de choses à raconter sur cette date entrée dans les livres d'histoire. En voici trois qui risquent peut-être de vous étonner.
Le 8 mai ? Pas vraiment...
On l'a forcément appris en cours d'histoire et pourtant, on est peut-être nombreux à l'avoir oublié. La capitulation de l'armée du Reich a été signée le 7 mai 1945. Pourquoi alors est-ce que ce n'est pas ce jour-là qui est férié ? On pourrait dire que c'est pour une question d'égo. Celui de Staline. Ce premier acte de capitulation a en effet été signé à Reims, zone occupée par les Anglo-Saxons. Ce qui n'est pas du goût du dirigeant russe, qui exige qu'il soit à nouveau signé le lendemain, à Berlin, alors occupée par les Soviétiques.
Une simple question d'ego ? Pas uniquement. Les Russes ont payé un lourd tribut. Les tués de l'Armée rouge représentent plus de la moitié des pertes militaires en Europe. N'oublions pas non plus qu'ils ont empêché que les Allemands ne l'emportent sur le front de l'Est. Ce qui a été essentiel dans la victoire finale. Et pourtant depuis, cette victoire des alliés, les Russes ne la commémorent pas le 8 mai mais le 9. Et l'explication est assez simple : le décalage horaire. La capitulation a été signée un mardi peu après 23h à Berlin. Et à Moscou, à cet instant-là, on est déjà mercredi.
L'erreur à ne pas commettre
Vous risquez d'entendre parler ici ou là de l'armistice du 8 mai. Ce qui est historiquement faux. La capitulation de l'Allemagne met fin à la guerre en Europe. Mais on ne peut pas parler d'armistice, lequel implique un traité de paix comme celui signé lors du premier conflit mondial. Or, en 1945, il ne s'agit pas uniquement d'une cessation des combats, mais d'une capitulation. Ça veut dire que les alliés n'ont pas eu à négocier les conditions d'une paix avec les successeurs d'Hitler. Discuter avec les hauts dignitaires de l'Allemagne nazie après les atrocités commises par le 3e Reich, impensable pour les pays victorieux.
Par conséquent, si vous entendez quelqu'un parler d'Armistice à propos du 8 mai 1945, vous pourrez lui dire gentiment que ça n'existe pas. Ce qu'on commémore aujourd'hui, c'est la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. En Europe, car le point final n'intervient que quelques moins plus tard, avec la capitulation du Japon le 2 septembre.
Le 8 mai n'a pas toujours été férié
L'histoire du 8 mai 1945 est complexe. Dernière illustration avec la France qui disons le, pendant plus de 30 ans, n'a pas vraiment su quoi faire de cette date. Au sortir de la guerre, les autorités décident de commémorer le 8 mai le dimanche uniquement. Résultat, en 1946, c'est le dimanche 12 qu'est alors fêté le 8 mai. A partir de 1953, décide de supprimer cette règle du dimanche. Six ans plus tard, le caractère férié du 8 mai est annulé. Les commémorations sont fixées au deuxième dimanche du mois.
En 1968, on revient aux commémorations le 8 mai. Mais sept ans, virage à 180 degrés. Valéry Giscard d'Estaing décide de ne plus commémorer cette date. Au motif de vouloir soigner la relation franco-allemande, il instaure à la place une Journée de l'Europe. Le dernier changement intervient en 1981 lors de l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Avec le président socialiste, non seulement les commémorations reprennent, à la grande satisfaction des anciens combattants, mais en plus le 8 mai redevient un jour férié.