Le reconfinement est effectif depuis jeudi soir minuit mais c’est lundi, avec la fin des vacances de la Toussaint, qu’il entre vraiment en vigueur pour tous en France. Beaucoup abordent cette nouvelle période de restrictions des libertés, destinée à endiguer la deuxième vague de coronavirus, avec appréhension, voire anxiété. Sur Europe 1, Anne-Sophie Godon, directrice de l'innovation de Malakoff Humanis, et Nicolas Frank, psychiatre et chef de pôle au centre hospitalier du Vinatier à Lyon, livrent leurs conseils pour vivre au mieux cette période évidemment compliquée. Car depuis le premier confinement, "la part des arrêts maladie en lien avec les affections psychiques a considérablement augmenté", relève Anne-Sophie Godon.
Séparer les temps et les espaces
Le premier conseil, c’est de ne pas tout mélanger, même en cas de télétravail. "Il faut d'abord séparer les temps, les temps de vie pro et les temps de vie perso. Il faut essayer, si possible, de séparer aussi les espaces, les espaces de vie pro et perso", explique Anne-Sophie Godon. "Je sais que beaucoup de salariés vivent dans des petits espaces. Ce ne sera pas toujours possible, mais il faut essayer."
"Il faut structurer ses journées", abonde Nicolas Frank. "Il faut structurer son emploi du temps très globalement, de manière intégrative, avec effectivement la partie professionnelle, la partie familiale, la partie privée non familiale et se fixer des objectifs pour que ça fonctionne."
Voilà qui n’est pas simple, surtout pour ceux qui vivent en appartement. "Il faut faire des pauses. Il faut prendre soin de sa santé, je crois qu'on ne dira jamais assez", répond Anne-Sophie Godon. "On a un droit de sortie. Il faut l'utiliser. Il faut sortir, il faut bouger."
Garder un lien avec l'extérieur
Parmi les personnes qui ont le plus souffert du premier confinement figurent, aux côtés des jeunes et des malades, les personnes isolées. Il faut donc, un maximum, tenter de garder un contact avec des personnes extérieures. "Il faut garder le lien, garder le lien avec ses collègues, garder le lien avec les autres. Il faut surtout éviter de rester isolé", enjoint Anne-Sophie Godon.
Et le conseil vaut aussi pour ceux qui travaillent de chez eux. "Il y a plus de salariés qui vont continuer à aller travailler. Et il y a cette nécessité, finalement, de garder le lien en permanence entre les collaborateurs qui télétravaillent ou qui continuent à aller travailler et se déplacer."
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Se fixer un objectif de (re)confinement
Ultime conseil, et pas des moindres : il faut tenter de faire du reconfinement une période constructive et donc se fixer un (ou plusieurs) objectif de reconfinement. "Ça veut dire quelque chose qui permette de reprendre un petit peu de maîtrise, de s'emparer de la période", précise Nicolas Frank, auteur de Covid-19 et détresse psychologique, écrit… pendant le premier confinement. "C'est d'ailleurs comme ça que je m'en suis sorti pendant la première période. C’était mon objectif de confinement", sourit le psychiatre.
En la matière, le premier confinement a montré que beaucoup pouvaient prendre des initiatives. Certains ont repris la cuisine pendant le premier confinement. Mais ça peut aussi être un objectif artistique, puisque d’autres se sont mis à faire des concerts en ligne avec tout un orchestre, chacun devant sa caméra et son écran", cite le psychiatre. "On a vu des tas de choses assez belles pendant le printemps, je trouvais que c'était très prenant, très positif."