Mardi après-midi, Mehdi Nemmouche va livrer sa version des faits et devrait nier une nouvelle fois être l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles en 2014. Avant cette prise de parole attendue, ses avocats devraient présenter une thèse complotiste sur les faits, un argumentaire qui glace d'avance le sang des proches des quatre victimes.
La question des empreintes retrouvées sur la porte du musée. Les avocats de Mehdi Nemmouche liront les 18 pages de leurs actes de défense. Pour disculper son client, Me Sébastien Courtoy a assuré détenir "plus de 40 preuves" dans un large spectre : "Traces de chaussures, ADN, téléphonie, enregistrements…" Malgré les preuves accablantes contre Mehdi Nemmouche, ils s'étonnent que les empreintes de l'accusé ne figurent pas parmi la multitude d'empreintes retrouvées sur la porte du musée juif.
"Mensonges". Surtout, ils veulent insister sur le fait que le premier couple de victimes, des touristes israéliens, ait pu travailler de près ou de loin en lien avec les services de renseignements israéliens, le Mossad. "Cette histoire de loup solitaire de l'État islamique ne tient pas la route", explique Me Sébastien Courtoy, qui parle d'un "sabotage systématique de cette enquête évidemment dû à la personnalité des victimes. Après avoir nié pendant des années qu'ils avaient quelques liens avec le Mossad, maintenant on essaye de nous faire croire à une version soft des mensonges précédents. Ils seraient toujours comptables, mais quand même du Mossad."
Une stratégie "odieuse". Cité par le journal belge Le Soir, jeudi, l'avocat, qui a demandé l'audition du patron du Mossad, a indiqué que "l'attaque n'était pas le fait d'un homme seul". D'après le quotidien, la défense de l'homme de 33 ans le présente comme une "victime expiatoire d’une tuerie menée par de mystérieux tiers".
Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), partie civile au procès, a pour sa part dénoncé auprès de 20 Minutes une stratégie "odieuse". "Ça ne tient absolument pas la route. C'est, de mon point de vue, du grand n'importe quoi", a également commenté mardi matin l'avocat du musée, Me Adrien Masset.
Par ailleurs, l'audience a pris du retard mardi matin, car la cour s'est aperçue qu'un des jurés avait été à l'époque greffier de l'un des juges d'instruction, avant l'attentat.