"On m'a volé mon appartement" : son voisinage a fait de la vie d'Hélène "un enfer"

  • Copié
Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Hélène ne peut plus profiter de son appartement en bord de mer sur la côte d’Azur depuis que des bars-restaurants se sont installés sous ses fenêtres. Elle raconte à Olivier Delacroix, au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, ne plus supporter le bruit et les odeurs qui émanent de ces restaurants.
TÉMOIGNAGE

Il y a trois ans, des bars-restaurants se sont installés en bas de chez Hélène, alors que les locaux étaient censés accueillir une galerie marchande. Hélène raconte être gênée par la musique, les odeurs et autres nuisibles qui entrent dans les appartements. Elle qui passait six mois chaque année dans son appartement en bord de mer, n’y va plus depuis un an. Sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Hélène rapporte les désagréments causés par ces bars-restaurants qui empiètent sur les parties communes de l’immeuble.

"Je suis propriétaire d’un appartement en bord de mer sur la côte d’Azur depuis 2000. Depuis trois ans, c’est devenu l’enfer. La mairie a accepté des constructions illicites de bars et restaurants sur les parties communes de la copropriété, alors qu’on nous avait promis une galerie marchande. Un bar à vins s’est installé en dessous de mon appartement. Ça monte à 80 décibels dans mon salon et à 30 dans les chambres.

" C’est un immeuble magnifique qui est dévasté "

J’ai fait toutes les démarches nécessaires auprès du procureur de la République. Je me suis portée partie civile, j’ai porté plainte à titre personnel, j’ai écrit au préfet, j’ai écrit à toutes les personnalités éminentes du secteur. Je n’ai pas eu de réponse. Le syndic ne répond pas. Il y a 109 copropriétaires dans la résidence, il y a plus de résidences secondaires que de principales. Toutes les personnes qui habitent là se taisent et subissent. Il y a une terreur qui s’installe. Certains habitants ont peur, les autres s’en fichent parce que ce sont des résidences secondaires.

C’est un immeuble magnifique qui est dévasté. Il y a des constructions sauvages. Ils montent des cabanes sur les parties communes de l’immeuble. La mairie accepte tout ça. Il n’y a pas d’évacuations. Les cuisines sont sous l’immeuble. Le long de l’immeuble, il y a une réserve de trois mètres pour les pompiers. Ils ont empiété dessus. Ces restaurants ont démoli toutes les jardinières de la résidence et ont coupé des palmiers. Les terrasses occupent les parties communes de la copropriété.

" Des rats et des cafards entrent dans nos appartements "

Il y a trois ans, nous sommes rentrés d’une soirée chez des amis, il y avait un bruit phénoménal. C’était impossible d’être dans l’appartement, je devenais folle. J’ai commencé à piquer une crise. Mon mari a arrosé tout le monde avec un liquide qui sentait très fort. Il a été mis en garde à vue, alors qu’eux faisaient un bruit d’enfer. Ma voisine ne met plus sa voiture dans le parking. Mon voisin ne sort plus. Beaucoup de gens sont pétrifiés. J’ai appelé la police des centaines de fois.

J’ai voulu porter plainte concernant le bruit, on m’a dit que ma plainte était irrecevable parce qu’il n’y avait pas atteinte à la personne. Il faut que j’appelle la police à chaque fois. Quand ils arrivent, il n’y a plus de musique. Dix minutes après, la musique reprend comme si de rien n’était. Sans parler des poubelles et des odeurs dans les couloirs parce qu’il n’y a pas d’évacuations. Les gens qui mangent dans ces restaurants sont en danger sanitaire. Sans parler des rats et des cafards qui entrent dans nos appartements, ni des égouts qui sont bouchés en permanence.

J’y passais six mois tous les ans, maintenant je n’y vais plus. Je n’y suis pas retournée depuis plus d’un an. On m’a volé mon appartement. Je ne peux plus y habiter, je ne peux pas le louer, je ne peux pas le vendre. Quand les acheteurs potentiels voient le bazar en bas, ils n’achètent pas. Malgré le fait que les lois soient en ma faveur, aucune n’est mise en application. Personne n’agit. Le syndic a peur. Tout le monde se tait et personne ne fait rien. Lors de la réunion des copropriétaires, ils se sont battus.

Je suis furieuse et désabusée. Je n’ai plus l’énergie. Ça me ronge les sangs. Je n’en peux plus. Ça a été mon paradis. Quand j’ai acheté l’appartement, en bas il y avait un cabinet d’architecte, une onglerie et un cabinet dentaire. Je suis au bout. Cet appartement je l’ai aimé, aujourd’hui je le déteste. Je ne sais plus quoi faire, j’ai tout fait. Je suis atterrée et en colère."