Plus de deux millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre, a annoncé l’ONU mardi. Parmi eux, 5.000 sont déjà arrivés en France. Pour les accueillir, un nouveau centre d’accueil a ouvert ses portes jeudi dernier, dans le 18e arrondissement de Paris. Il est géré par l’association France Terre d’Asile. Environ 450 réfugiés s'y présentent chaque jour. Ils y trouvent de l’aide d’urgence et entament les démarches pour obtenir le statut de protection temporaire, et démarrer une nouvelle vie en France.
Une aide d'urgence
Des poussettes et des valises sont entassées le long des baies vitrées. Des bénévoles en chasuble slaloment entre les chaises pour proposer des petits plats et du café. "Vous cherchez de la nourriture pour bébé ?", lance par exemple une volontaire à une jeune maman.
Sur place, des médecins soulagent les engelures et les chevilles parfois gonflées après des kilomètres de marche. Atika, la tête posée sur l’épaule de son frère, serre contre elle ses nouvelles béquilles : "J’ai vu les médecins et ils m’ont donné une lettre pour aller aux urgences. Tout était gratuit", se réjouit-elle. "Parce qu’on a tout laissé derrière nous, tout !", l'interrompt son frère. "Nos vêtements, notre argent, nos études… On est là, on doit tout recommencer."
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Ils cherchent d'abord à trouver un logement. Le Samu social se charge des démarches pour fournir un toit aux exilés. Des bus partent ensuite du centre pour les conduire vers des hôtels en Île-de-France.
Demander le statut de protection temporaire
Ici il faut donc gérer l’urgence, mais aussi préparer la suite. Lisa vient déposer une demande de protection temporaire. Avec ce statut, elle pourra toucher 400 euros d’allocation par mois ou encore accéder à la sécurité sociale. Mais ce n’est pour elle qu’un petit soulagement : "Je ne voulais pas partir. Je voulais défendre ma maison", explique-t-elle en ravalant ses larmes. "Tous mes amis sont restés, mes parents aussi. Je veux trouver un emploi, gagner de l’argent et aider mes parents financièrement. Donc j’ai besoin d’avoir les papiers."
Un statut dont cette jeune professeure d'anglais n'espère bénéficier que quelques mois. À peine arrivés, presque tous ici ne pensent qu’à leur retour en Ukraine.