C'est un nouveau "cold case" qui vient d'être résolu 19 ans après la clôture de l'enquête. Il s'agit de l'affaire du meurtre d'une femme de 55 ans, Chantal de Chillou de Saint Albert, dont le corps sans vie avait été découvert le 2 août 2001 sur un chemin en bordure de rivière dans la Drôme. Seulement huit mois après la reprise de l'enquête par le plateau d'investigation "cold case" (PICC) du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale de Pontoise, c'est grâce à l'ADN laissé sur un mégot que le meurtrier présumé de 36 ans a pu être confondu, mis en examen et placé en détention provisoire, samedi.
Un grand pas en avant dans la résolution de cette affaire que l'on doit à "la ténacité des gendarmes", mais aussi à "l'évolution des techniques", explique ce dimanche dans le Grand journal du soir d'Europe 1 le sous-directeur de la police judiciaire de la gendarmerie nationale, le général Philippe Lecouffe.
De nouveaux éléments mis en lumière par un regard neuf
"Nos gendarmes sont toujours très tenaces sur les affaires parce qu'il y a des victimes, et cette dame de 55 ans retrouvée au bord de l'Isère avait créée beaucoup d'émoi dans la région", explique le militaire. Arrêtée en 2010 faute de piste, l'enquête était sur le point d'être classée, mais les gendarmes ont fait relire le dossier à de nouvelles personnes fin 2019, à "l'approche de la prescription qui arrivait en 2020".
Une bonne intuition puisque ce sont ces personnes qui ont soulevé de nouveaux éléments potentiellement exploitables. Sans compter que les analyses ADN dataient "de 2002 et de 2009, et entre-temps les techniques ont évolué", glisse le général.
Fort de ces nouveaux éléments et convaincu de pouvoir "faire les choses mieux", Philippe Lecouffe demande alors au procureur de Valence de rouvrir le dossier en octobre 2019. "Il s'est dit que ça valait le coup de tenter la résolution, bien nous en a pris." S'il indique devoir "respecter la présomption d’innocence" du suspect, le général se montre assez confiant et assure avoir "des éléments solides à ce stade du dossier".
"On rouvre une enquête parce qu'on se dit qu'il y a une petite chance"
Pour autant, chaque réouverture n'aboutit pas à ce qui semble être une résolution, loin de là. "On ne rouvre pas une enquête parce qu'on est sûr [de la résoudre], mais parce qu'on se dit qu'il y a encore une petite chance et qu'on veut la jouer. On aimerait être certains mais on travaille sans certitudes que l'on va aller jusqu'au bout. Mais cette fois-ci, le travail et l'évolution des techniques ont payé."