Mise à jour >> La baisse de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sera expérimentée sur un total de 81 kilomètres sur trois tronçons routiers couvrant quatre départements, a officiellement annoncé lundi Bernard Cazeneuve. Cette expérimentation est prévue pour une durée de deux ans. Les tronçons concernés se trouvent sur la RN 7 (18 km dans la Drôme), la RN 151 (17 km dans la Nièvre et 32 km dans l'Yonne) et la RN 57 (14 km en Haute-Saône).
Une liste de mesures très attendues doit être actée lundi, lors du Conseil national de la sécurité routière. A l'issue de la séance plénière, le ministre de l'Intérieur va notamment annoncer la limitation à 80 km/h pour certaines routes nationales. Bernard Cazeneuve tente toutefois d'apaiser les automobilistes en limitant considérablement le nombre de tronçons concernés par cette expérimentation.
Trois tronçons dans tout le pays. Les trois routes où la vitesse sera limitée figureront parmi les plus dangereuses du territoire, là où aucune rambarde de sécurité ne sépare les voies. Elles se trouveront probablement dans l'Allier, sur une trentaine de kilomètres près de Chemilly, et dans la Haute-Saône, où la RN57 est privilégiée sur 13 kilomètres. Les automobilistes traversant ces départements ne pourront pas excéder 80 km/h sur quelques dizaines de kilomètres. La Ligue contre la violence routière se dit d'ores et déjà déçue et trouve l'expérimentation trop limitée pour être crédible.
Une nouvelle analyse des accidents. Pour répondre concrètement à leurs attentes, Bernard Cazeneuve souhaite introduire un nouvel outil pour les préfets. Il s'agirait d'une méthode plus fine d'analyse des accidents de la route. Les forces de l'ordre dépêchées sur un accident mortel devront remplir une fiche précise sur ses causes présumées. Ils pourront déterminer 14 causes différentes contre cinq seulement aujourd'hui. Sur cette fiche seront notamment évoqués la somnolence, les problèmes mécaniques, la présence d'un obstacle sur la route, en plus de l'alcoolémie excessive, de la vitesse ou encore de l'usage de stupéfiants. Une précision qui était déjà de mise pour l'enquête REAGIR, un programme qui a eu cours entre 1983 et 2004.
Le Conseil national de la sécurité routière va également pousser pour que le ministre de l'Intérieur mette en œuvre plusieurs pistes de réflexion, comme la fin des passe-droits dans les entreprises. Aujourd'hui, une majorité de salariés flashés pour excès de vitesse ne paient que l'amende, sans perdre de points. Le Conseil national de la sécurité routière voudrait obliger les entreprises à dénoncer leurs employés en infraction.