Un des frères du djihadiste français Salah Abdeslam a indiqué jeudi le visiter en prison pour le convaincre de "s'exprimer enfin" et le mener à la "rédemption" concernant sa responsabilité dans les attentats meurtriers du 13 novembre 2015 à Paris, dans le quotidien belge La Dernière Heure (DH).
"Instaurer une relation de confiance". "Si Salah ne fait pas preuve à un moment de rédemption, moi-même je n'irai plus le voir. Grâce à ces visites, je tente d'instaurer petit à petit une relation de confiance avec lui, pour qu'il s'exprime enfin", a affirmé Mohamed Abdeslam, que la DH a rencontré mercredi soir.
Me Mary, "un choix logique". Il a précisé que c'est sa famille qui a "convaincu" Salah Abdeslam de prendre un avocat pour son procès à venir à Bruxelles, pour une fusillade avec des policiers survenue en mars 2016, trois jours avant son arrestation dans la capitale belge. Salah Abdeslam comptait initialement s'y défendre seul. Mais, poursuit son grand frère, "nous l'avons convaincu afin qu'il puisse bénéficier d'un procès équitable". Et d'enchaîner : "Il a pris sa décision il y a 48 heures. Il nous a dit d'accord mais à condition que ce soit Sven Mary. C'est un choix logique, qui s'imposait. C'est le premier qu'il a vu lors de son arrestation". Ce pénaliste belge réputé avait assuré la défense d'Abdeslam après son arrestation à Bruxelles le 18 mars 2016 à l'issue de quatre mois de cavale. Il l'avait assisté lors des premiers interrogatoires devant les enquêteurs belges.
Le procès, qui était prévu du 18 au 22 décembre à Bruxelles, devrait être reporté lundi procès par le tribunal, après une demande en ce sens formulée mercredi par Me Sven Mary.
Salah Abdeslam a demandé "pardon" à sa mère. Actuellement incarcéré à Fleury-Mérogis en région parisienne, à l'isolement et sous vidéosurveillance permanente, il reçoit depuis six mois des visites de membres de sa famille "à une table et non plus derrière une vitre", selon la DH. "Ces visites à une table font psychologiquement du bien à mon frère. Il a ainsi pu serrer notre maman dans les bras et lui demander pardon", a relevé Mohamed Abdeslam.
"Pas prêt" à parler du 13-Novembre. Selon d'autres confidences à la RTBF, publiées sur le site de la chaîne publique, le sujet des attentats du 13 novembre resterait tabou. "J'aimerais le faire évoluer là dessus mais pour l'instant il n'est pas prêt. Il se braque si on aborde ce sujet", a témoigné son frère.
Salah Abdeslam a grandi à Molenbeek, commune populaire de Bruxelles, entouré d'une sœur et trois frères. L'un d'eux, Brahim, est l'un des kamikazes morts le 13 novembre 2015 à Paris.