"Je ne suis pas entendu", s'insurge Lilian Vanherpe. Ce Gersois de 53 ans affirme pourtant avoir tout perdu à cause de Rémy Daillet, l'homme soupçonné d'avoir animé, depuis la Malaisie, l'enlèvement millimétré de la petite Mia, survenu la semaine dernière. Le suspect, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, aurait selon lui manipulé son ex-femme et soustrait leurs trois enfants, comme l'a révélé La Dépêche.
"Elle ne peut même plus parler à son compagnon"
Tout commence il y a cinq ans, alors que Lilian Vanherpe a prévu de s’installer en famille en Malaisie. Son épouse part un peu en avance avec leurs trois enfants, mais aussi avec son employeur, rencontré sur internet.
Mais cet homme n'est autre que le fameux leader complotiste, à la tête d’une entreprise de coaching. "Elle pose le pied là-bas, et au bout de trois jours, elle ne peut même plus parler à son compagnon", témoigne Lilian Vanherpe, décrivant une "emprise" immédiate. "Cela faisait vingt ans qu'on était ensemble, on a eu trois enfants. C'est du délire, je me suis même demandé s'il ne la droguait pas."
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"Ils ne mesurent pas le danger que représente Rémy Daillet"
Quelques mois plus tard, son fils aîné rentre en France. Mais le père de famille n’a, depuis, plus revu ses deux plus jeunes enfants. Sa plainte pour soustraction n'a rien donné : leur garde a été confiée à la mère, en couple avec Rémy Daillet.
Celle-ci n'ayant jamais respecté son droit de visite, Lilian Vanherpe dépose plainte pour non-présentation d'enfants chaque année depuis cinq ans, en vain. "Ils ne mesurent pas le danger que représente Rémy Daillet, c'est ça le gros problème", se désole-t-il. "Un complotiste, c'est quelqu'un qui croit en des complots qui n'existent pas. Lui, c'est plus qu'un complotiste, l'affaire de Mia l'a prouvé."
Le père de famille espère désormais que l’affaire de Mia va l’aider à revoir ses enfants. En l’absence d’entraide judiciaire entre la Malaisie et la France, il envisage même, s'il le faut, de s’adresser directement au roi de Malaisie pour intercéder en sa faveur.
Son ex-épouse dénonce des "accusations mensongères"
Auprès d'Europe 1, la compagne de Rémy Daillet réagit en disant, par la voix de son avocat, être "une victime collatérale de l’emballement médiatique et judiciaire autour de l’affaire Mia". Son conseil met en cause les "accusations mensongères de son ex-mari" et rappelle qu’elle a obtenu en 2010 la condamnation de Lilian Vanherpe Vanherpe pour violences conjugales. Maitre Jean-Christophe Basson Larbi ajoute que "ce mari violent (…) tente aujourd’hui de se faire passer pour un homme en danger et une victime de Monsieur Daillet dans le seul but de nuire à son ex-femme".