Google était dimanche au centre d'une controverse après la prise de position d'un salarié dans une note interne expliquant que la très faible présence des femmes dans la "tech" était due à des différences biologiques.
La "culture sexiste" de la Silicon Valley vilipendée. Cette note, qualifiée de "sexiste" par la presse américaine, a ravivé le débat en cours sur l'existence d'une "culture sexiste et de harcèlement" dans le milieu technologique, largement dominé par les hommes.
Dans cette missive de 3.000 mots, un ingénieur de sexe masculin affirme que "les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et (donc) ces différences peuvent expliquer le pourquoi on n'a pas une représentation égale des femmes dans la tech et (dans les positions de) leadership".
Les femmes plus portées sur "l'esthétique que [sur] les idées". Les aptitudes naturelles des hommes les conduisent à devenir programmateurs en informatique, alors que les femmes sont, selon l'auteur dont l'identité n'a pas été dévoilée, plus enclines "aux sentiments et l'esthétique plutôt que vers les idées", ce qui fait qu'elles optent pour des carrières "dans le social ou l'artistique".
"Ce n'est pas un point de vue que moi et l'entreprise soutenons, promouvons ou encourageons", a rejeté dans un courriel aux salariés Danielle Brown, la responsable diversité de Google, recrutée récemment chez Intel et en fonction seulement depuis un mois.
"Principes d'égalité à l'emploi". Dans cette missive, elle affirme que le débat en interne est animé "par les principes d'égalité à l'emploi qu'on trouve dans notre code de conduite, nos politiques et règles anti-discrimination". Elle ajoute toutefois que Google a toujours voulu défendre "une culture dans laquelle ceux qui ont des points de vue différents, y incompris politiques, se sentent en sécurité pour les exprimer".
Google n'a pas fait de commentaire. Il était difficile de savoir dimanche soir si le géant de l'internet prévoyait de prendre des mesures disciplinaires contre l'ingénieur en question.
Une note qui intervient quelques semaines après les frasques du PDG d'Uber. La publication de la note de l'ingénieur par le site Motherboard dimanche intervient après des scandales et démissions liés au manque de diversité dans des fleurons de la Silicon Valley.
Travis Kalanick, le co-fondateur d'Uber, a démissionné le 21 juin après une série de renvois et de démissions d'employés et de hauts cadres, sur fond d'accusations de sexisme et de harcèlement. L'ancien patron du géant de la location de voitures avec chauffeur, connu pour ses blagues sur ses conquêtes féminines, était accusé d'avoir lui-même encouragé une culture d'entreprise propice aux dérapages.