L’association L214, qui a déjà dénoncé de nombreux cas de cruauté contre les animaux, comme dans les abattoirs de Vigan et d’Alès, cible désormais les pratiques de l’abattoir communal de Soule à Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans une nouvelle vidéo, publiée mardi par Le Monde, elle pointe le sort réservé aux animaux dans cette entreprise de découpe de viande d’où sortent des produits bio et Label rouge.
1h30 d'horreur. Sur les images, filmées en cachette, les animaux sont envoyés à l’abattage à coups de crochets ou de décharges électriques par les employés. Bovins et ovins sont saignés, et pour certains découpés, alors qu’ils sont encore conscients. En tout, ce sont deux enregistrements de 48 minutes, souvent insoutenables, qui ont été captés par cette association qui milite activement contre la maltraitance animale.
(Attention, cette vidéo contient des scènes choquantes)
"Douleurs et souffrances". "L’abattoir de Mauléon-Licharre viole plusieurs articles de la réglementation, causant ainsi douleurs et souffrances évitables aux ovins abattus", a estimé le vétérinaire et expert judiciaire Gilbert Mouthon dans un rapport réalisé après le visionnage des vidéos et consulté par Le Monde.
De grandes tables. De cet abattoir, qui emploie trente-trois salariés, sortent chaque année 3.000 tonnes de viande dont une partie alimente la gastronomie locale, mais également de grandes tables parisiennes comme celle d’Alain Ducasse ou l’étalage du boucher star Yves-Marie le Bourdonnec, explique Le Monde.
Contacté par le quotidien, Gérard Clémente, le directeur de l’abattoir, se dit stupéfait : "Je suis effondré, catastrophé […] On tourne le dos et des employés frappent les bêtes. On est cuits." Il promet des sanctions. Le directeur général de l’alimentation, Patrick Dehaumont, estime pour sa part que ces faits, "s’ils sont confirmés", entraîneront une enquête judiciaire.
Pétition. De son côté L214 devrait déposer un référé expertise devant le tribunal administratif de Pau, pour dénoncer les carences des services vétérinaires, supposés contrôler les pratiques d’abattages. En outre, l’association a fait parvenir au Premier ministre une pétition pour une transparence "effective" dans les abattoirs.