Il est l'un des derniers noms du grand banditisme marseillais. Gérald Campanella, 50 ans, comparaît depuis mardi au tribunal correctionnel de Marseille pour une affaire de trafic d'armes. La particularité de ce procès réside dans le fait que ce parrain présumé du crime organisé comparaît seul, ses complices ayant déjà été condamnés l'an dernier. Lui était alors en fuite.
Une fausse identité. Fin 2013, alors que les policiers retrouvent son ADN sur des armes, dans un box du quartier de La Capelette à Marseille, Gérald Campanella, probablement bien informé, s'évanouit dans la nature. Débutent alors quatre années de clandestinité. Pas de quoi effrayer le parrain marseillais, qui a déjà passé cinq ans en cavale, dans les années 2000. Il emprunte alors le nom de Gérald Lafarge, coach sportif d'un armateur fortuné de yachts de croisière, qui lui fournissait chaussures Berlutti et séjours en Floride.
Une improbable traque. La PJ sait à quoi s'en tenir et déploie des trésors d'imagination pour le pister. Les enquêteurs vont jusqu'à sonoriser un canapé, et placer une balise GPS dans le cartable d'une de ses filles de 8 ans. Mais Campanella va leur mettre les nerfs en pelote. Les stratagèmes sont apparemment découverts, sa femme faisant preuve d'une prudence infinie. De plus, les réseaux du fugitif lui permettent de passer une partie de sa cavale sur la côte d'Azur, et d'échapper de justesse, à deux reprises, aux policiers.
En quatre ans, Gérald Campanella est passé par l'Italie, la Suisse ou encore le Gabon… Condamné, en son absence, à dix ans de prison en octobre 2016, il a finalement été interpellé en novembre 2017, alors qu'il venait de rentrer en France. Depuis, il dort aux Baumettes, à l'isolement. Là, celui qui surnommait "le gros" a perdu cinquante kilos.