Comment mieux protéger les victimes de violences conjugales ? La question sera débattue mercredi en commission à l'Assemblée, puis dans l'hémicycle les 28 et 29 janvier, avec une proposition de loi issue du Grenelle des violences conjugales. Plusieurs mesures ont déjà été avancées, comme la levée de l'autorité parentale en cas d'homicide ou la reconnaissance dans le code pénal de la notion d'emprise. L'objectif est surtout d'éviter de nouveaux féminicides et le projet de loi est très attendu par les familles de victimes, comme le rappelle Lucien Douib au micro d'Europe 1.
Depuis le 1er janvier, cinq femmes sont déjà mortes sous les coups de leurs compagnons ou ex-compagnons, rappelle le père de Julie Douib, qui avait été tuée en Corse le 3 mars 2019 par son ancien conjoint, le 30e féminicide de l'année qui avait poussé le gouvernement vers un Grenelle.
"On ne doit pas les laisser toutes seules"
"Je suis inquiet que ce décompte recommence puisque, chaque jour qui passe, une femme peut mourir. La preuve en a été faite : il y a en a une tous les deux, trois jours", regrette Lucien Douib qui considère que depuis le Grenelle des violences conjugales du 25 novembre, "rien n’a changé pour l’instant. [...] Aujourd'hui, on est toujours au même point. On ne doit pas les laisser toutes seules".
Ce qu'il souhaite avant tout, c'est que les femmes victimes soient protégées. "Il faut que l’on soit très vigilants, c’est-à-dire que les femmes qui vont aller porter plainte – pas une main courante, une plainte – soient accueillies et protégées. Qu’on ne les laisse pas partir des commissariats, si elles sont là parce qu’elles ont été battues ou maltraitées, et que ces hommes qui osent porter la main sur ces femmes soient immédiatement mis en garde à vue. Il faut les protéger, c’est mon vœu le plus cher. Parce qu’encore une fois, chaque jour qui passe c’est une femme qui peut mourir, et ça, ce n’est pas normal".