L'hôpital serait-il le grand malade du service public ? Dans quatre jours, une manifestation des personnels soignants va réclamer un plan d'urgence pour sauver l'hôpital public, où une grève des services d'urgence perdure depuis mars.
Le message a, semble-t-il, déjà été entendu par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Selon Le Journal du Dimanche, l'Etat pourrait reprendre à sa charge une partie de la dette astronomique des hôpitaux - 30 milliards d'euros -, mais également octroyer des primes aux jeunes médecins pour les dissuader d'aller exercer dans des cliniques privées.
Pour Renaud Péquignot, vice-président de l'intersyndicale Action Praticien Hôpital, ces mesures ne suffiront toutefois pas à remettre d’aplomb un système à bout de souffle. "Agnès Buzyn propose de corriger une partie des erreurs du passé, mais ne propose rien pour l’avenir", déplore-t-il auprès d’Europe 1. "La prime de début de carrière a déjà été faite. Elle ne sert à rien. Une fois que vous avez votre prime, vous faites votre engagement d'un ou deux ans, et puis vous pouvez partir dans le privé."
Enclencher une reforme structurelle et revaloriser les salaires
"On a besoin d’une vraie réévaluation des carrières. Pour compenser tout le mal qui a été fait à l’hôpital, il faut rouvrir des lits là où c’est nécessaire. Donc, embaucher des soignants et des médecins. Et, pour les faire venir, il faut revaloriser des salaires", poursuit Renaud Péquignot. Et ce syndicaliste de lancer un avertissement à la ministre : "On ne se contentera pas des miettes. Si Agnès Buzyn attend de voir la manifestation, elle ne sera pas déçue."
Dans une tribune publiée dimanche par Le JDD, 13 médecins urgentistes alertent également les citoyens et les pouvoirs publics avant cette manifestation nationale du 14 novembre, appelant à de lits supplémentaires mais aussi à "l’arrêt de la facturation à l’acte".