Un prêtre catholique de Versailles a été mis en examen pour viol et agression sexuelle, a indiqué lundi le diocèse de Versailles dans un communiqué.
Le père Laurent Thuillier a été mis en examen vendredi pour "viol sur personne majeure", "agression sexuelle sur mineure", "harcèlement moral" et "sollicitation sexuelle envers une mineure de moins de 15 ans", a indiqué le diocèse. Une enquête avait été ouverte après la plainte, en décembre 2016, d'une fidèle, pour elle-même et pour sa fille.
L'évêque de Versailles appelle à avoir "le courage de la vérité"
L'évêque de Versailles, Mgr Eric Aumonier, a déclaré lundi avoir "pris les mesures nécessaires dès sa connaissance des accusations portées", indiquant que ces mesures "conservatoires" étaient maintenues "compte tenu des conditions du contrôle judiciaire" du prêtre. Il s'agit d'une interdiction "d'entrer en contact avec la plaignante, sa famille et ses proches", "d'exercer son ministère de manière publique", de "confesser" et d'une obligation d'"accompagnement spirituel et psychologique".
"En ayant une pensée particulière pour les victimes présumées, je compte sur les uns et les autres pour que, dans cette situation douloureuse pour tous et dans le respect des personnes, nous ayons le courage de la vérité. Cela seul doit nous guider", déclare l'évêque dans un communiqué.
En mai 2018, des femmes catholiques pratiquantes de Versailles avaient dénoncé le "silence" et les "dysfonctionnements" du diocèse de Versailles dans cette affaire. Elles ont depuis fondé une association baptisée "Comme une mère aimante", visant à soutenir les victimes d'abus de la part de membres de l'institution catholique.
"Un soulagement", pour l'association "Comme une mère aimante"
La fidèle avait porté plainte après une liaison d'un an avec le prêtre au cours de laquelle elle disait avoir subi l'emprise de celui qui était alors son accompagnateur spirituel, avaient à l'époque indiqué les membres de cette association. Elle s'inquiétait également de la manipulation exercée à ses yeux par ce prêtre sur sa fille de 13 ans, parfois invitée à dormir au presbytère. Ces liens étaient matérialisés par plus de 250 mails et plus de 2.500 SMS - dont certains consultés par l'AFP - adressés par le prêtre à la mère voire à l'adolescente et parfois assortis de menaces voilées.
"C'est un soulagement après deux années et demie de procédure", a réagi l'association lundi soir dans un communiqué. "Il est toutefois regrettable et indélicat que les victimes apprennent par le biais d'un communiqué de l'évêché de Versailles les qualifications pénales retenues alors que l'évêché n'est pas 'partie' à la procédure", poursuit le communiqué, qui ajoute que ce dernier "n'a guère montré auparavant de considération pour lesdites victimes malgré leurs alertes répétées et leurs demandes de soutien."