Une commune de l'Isère ne veut accueillir que des réfugiés... chrétiens

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N.M. avec AFP , modifié à
La raison invoquée dans la délibération du conseil municipal est que les chrétiens "ne procèdent pas à la décapitation de leur patron".

Après Roanne lundi, c'est au tour d'une commune de l'Isère de vouloir faire le tri dans les réfugiés la France va accueillir. La commune de Charvieu-Chavagneux s'est dite prête mardi à en accueillir des réfugiés, mais "à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne". Raison avancée ? Les chrétiens "ne procèdent pas à la décapitation de leur patron", selon une délibération du conseil municipal. 

Trois maires récalcitrants. D'après ce texte, approuvé à l'unanimité, la mairie divers droite affirme vouloir "pallier la politique étrangère irresponsable de l'Etat en accueillant une famille de réfugiés, à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne". Alors que la France s'est déclarée prête à accueillir 24.000 réfugiés dans les deux années à venir, deux autres maires de droite ont déjà déclaré ne souhaiter accueillir que des réfugiés chrétiens. Le Premier ministre Manuel Valls leur a répliqué sèchement mardi soir: "On ne trie pas en fonction de la religion. Le droit d'asile, c'est un droit universel".

"Ils n'abattent pas des journalistes". La commune de Charvieu-Chavagneux explique ce choix en affirmant "que les chrétiens ne mettent pas en danger la sécurité d'autrui; qu'ils n'attaquent pas les trains armés de kalachnikov, qu'ils n'abattent pas des journalistes réunis au sein de leur rédaction et qu'ils ne procèdent pas à la décapitation de leur patron comme nous l'avons vu à quelques kilomètres de notre commune". Ville de 8.250 habitants, Charvieu-Chavagneux est en effet située à 16 km de Saint-Quentin-Fallavier, où Yassin Salhi a tenté de faire exploser une usine après avoir décapité son employeur le 26 juin.

Saint-Louis cité dans la délibération. Dans sa délibération, la commune cite l'appel du Pape François à accueillir des réfugiés mais aussi une promesse de Saint-Louis, en 1250, de protéger les chrétiens d'Orient: "Cette promesse a traversé les siècles, faisant de la France une fidèle protectrice des chrétiens d'Orient", estime la commune.

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Un maire peut-il choisir les réfugiés qu'il...par Europe1fr