Au-delà de la question centrale du report de l'âge légal, une autre disposition de la réforme des retraites suscite la crispation. Alors que le projet de loi est présenté ce lundi en Conseil des ministres, les syndicats mais aussi quelques membres des Républicains dénoncent la durée de cotisation supérieure à 43 ans que devront observer certains Français afin de profiter d'une retraite à taux plein.
Les actifs qui ont commencé à travailler à l'âge de 20 ans sont exclus du dispositif de départ anticipé pour carrière longue et devront attendre l'âge de 64 ans pour prendre leur retraite. Ils cotiseront donc 44 ans, soit un an de plus que la durée requise pour bénéficier d'une pension complète.
Élisabeth Borne compte rester inflexible
Une inégalité de traitement que regrette Mathieu Plane, économiste à l'OFCE : "C'est quand même un problème parce que souvent, les personnes concernées sont des travailleurs modestes ou issus de la classe moyenne qui se retrouvent contraints à devoir travailler plus longtemps que des cadres qui seraient rentrés plus tard sur le marché du travail, et qui, eux, peuvent liquider leur retraite plus tôt. Dans un souci de justice, le retrait de ce point de la réforme paraît logique".
Chez Les Républicains, dont la majorité a besoin pour éviter un nouveau 49-3, plusieurs députés demandent que les actifs ayant commencé à 20 ans puissent prendre leur retraite dès lors que leur durée de cotisation atteint 43 ans. Mais selon son entourage, la Première ministre compte rester inflexible sur ce point.