Un mois après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen une enquête va être menée par Santé publique France pour savoir quel impact a eu le nuage de fumée sur les habitants. Un panel sera tiré au hasard dans les 215 communes autour de l’usine classée Seveso. Mais cette enquête ne devrait pas commencer avant le mois de mars 2020. Beaucoup trop tard pour les quelque 500 Rouennais qui manifestaient samedi face au Palais de justice.
"Au sens propre, comme au sens figuré, Rouen ne respire pas encore complètement !", s'agace un riverain venu manifester samedi. Entre le gaz et le carburant, cette odeur nauséabonde qui flotte encore autour de l’usine rejoint parfois le centre-ville et d’autres quartiers selon le sens du vent. Alors pourquoi attendre cinq mois pour faire une enquête de santé ? "Je trouve cela regrettable. Je ne comprends pas pourquoi tout n’a pas été fait il y a un certain temps, dans les écoles et les communes impactées", explique une autre manifestante auprès d’Europe 1.
"Les toxiques volatiles vont disparaître très vite"
L’enquête devrait se résumer en un questionnaire à remplir. Santé Public France n’envisage pas de prélèvements sanguins ou d’urine pour le moment. "De toute façon, on a déjà trop attendu", estime Nathalie Lemeure, pharmacienne biologiste et membre du collectif "Rouen Respire". "Pour beaucoup de toxiques, c’est déjà trop tard. Les toxiques volatiles vont disparaître très vite", explique-t-elle.
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Sceptique, l’association "Rouen Respire" compte faire sa propre enquête de santé sans attendre celle de l’Etat. Certains habitants ont d’ailleurs déjà installé eux même des capteurs pour mesurer la qualité de l’air dans leur quartier.