Après les collégiens et les lycéens, les étudiants se préparent eux aussi à faire leur rentrée. Mais pour ceux qui ne viennent pas de l'Union européenne, la facture s'annonce salée cette année. En effet les frais d'inscription sont parfois multipliés par douze. C'est la situation à laquelle est confrontée Mézian, un jeune Algérien de 26 ans, qui étudie en 5e année de médecine à l'université de Lille.
"Je n'en ai pas dormi pendant deux semaines"
Cette année, ses frais de scolarité sont passés d'environ 300 euros à 3770 euros. "Quand j'ai appris cette nouvelle, je n'en ai pas dormi pendant deux semaines", reconnaît le jeune homme. Et c'est le même constat pour ses voisins qui logent dans les résidences du Crous. "C'est vraiment un poids, une épée de Damoclès qui pèse au-dessus de nos têtes. C'est horrible", poursuit-il. La faute à une mesure décidée en 2019 par l'exécutif et dont le but est de pouvoir financer les bourses et améliorer les conditions d'accueil afin d'attirer les étudiants étrangers. Ce qui est "un peu paradoxal" pour Mézian.
"J'en veux au gouvernement Édouard Philippe qui a proposé cette loi, et aux députés qui ont voté. Maintenant je suis confronté à ces frais et je n'ai pas les moyens de les payer", affirme-t-il encore. Car le jeune étudiant travaille déjà à côté à temps partiel afin de pouvoir payer son loyer, ses charges et ses frais. Impossible donc d'en faire plus. Et cette décision il la comprend encore moins au regard des déserts médicaux. "Je sais qu'il y a un manque cruel de médecins, et moi derrière je vais exercer en France. Je ne suis pas un poids pour la société française", plaide-t-il enfin.
La seule solution pour lui est une exonération des frais de scolarité délivrée au cas par cas à l'université. S'il ne l'obtient pas, cet étudiant devra demander de l'argent à ses amis ou ses proches pour pouvoir continuer ses études.