Son récit était glaçant... mais complètement mensonger. Une fausse victime du Bataclan est jugée vendredi devant le tribunal de grande instance de Versailles. Cédric Rey est poursuivi pour "tentative d'escroquerie" au préjudice du Fonds de Garantie des victimes du terrorisme. Il devait être jugé en comparution immédiate le 27 octobre dernier mais des expertises supplémentaires avaient été demandées. Depuis, il a été placé en détention provisoire.
Sur les lieux du drame. Dès la première audience, ce jeune homme de 29 ans, barbe de trois jours et mâchoire serrée, avait reconnu sa faute impardonnable : avoir prétendu qu'il était présent au Bataclan, le 13 novembre 2015, alors qu'il était en réalité chez lui, dans les Yvelines, lorsque l'attaque avait éclaté. Ce n'est qu'un peu plus tard qu'il avait pris le volant pour foncer sur les lieux du drame. À l'époque, il avait fait le tour des médias pour raconter son histoire. "On était au front. C'est-à-dire qu'ils ont d'abord tiré sur notre café, et après ils sont rentrés dans la salle de concert. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que pendant qu'on se faisait tirer dessus, à l'intérieur, ils dansaient encore", avait-il notamment rapporté auprès de l'AFP.
Un tatouage de Marianne en pleurs. Cédric Rey ira jusqu'à se faire tatouer sur le bras une Marianne, en pleurs. Il anime des apéro-thérapies avec d'autres victimes, vraies celles-là, et dépose un dossier auprès du Fonds de Garantie dans l'espoir de toucher 30.000 euros. Mais son témoignage apparaît bientôt comme suspect : il affirme notamment qu'une femme enceinte a pris une balle à sa place, une victime dont les enquêteurs ne trouvent pas trace. C'est finalement à son retour de Nouméa, où cet ambulancier et sapeur-pompier s'était exilé, qu'il a été arrêté fin octobre et placé en détention provisoire. Son avocate a fait savoir qu'il ne souhaite désormais plus s'exprimer dans les médias.
Une fausse victime du Bataclan devant le tribunal