Alors que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 s'accélèrent à travers le monde, le laboratoire Pfizer, associé à BioNTech, a annoncé que les livraisons de ses vaccins allaient ralentir dans les prochaines semaines. Un retard qui s'explique notamment par l'accélération de la production des doses de ce vaccin.
Le laboratoire explique dans un communiqué qu'il doit fournir plus de doses que prévu. L'objectif de production annuelle est passé de 1,3 milliard à 2 milliards de doses pour l'ensemble de l'année 2021. Les 27 ont, en effet, conclu un contrat pour obtenir 300 000 millions de doses supplémentaires.
Transformations dans l'usine belge de Puurs
Pour pouvoir honorer cette commande, Pfizer doit réaliser des modifications dans sa structure de production qui, selon le laboratoire, "nécessitent des approbations réglementaires supplémentaires", soit de nouvelles autorisations. Plus concrètement, le laboratoire transforme son usine belge de Puurs, la seule qui fournit ce vaccin, à toute l'Europe.
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Ces évolutions vont donc avoir un impact sur les livraisons de fin janvier à début février, précise l'entreprise, sans dire dans quelles mesures.
L'Union européenne fait pression
Malgré ce retard, ces modifications permettront d'augmenter les livraisons à partir de fin février. Vendredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est voulue rassurante. "Le PDG de Pfizer m'a assuré que toutes les doses prévues seraient bien livrées au premier trimestre. Il s'occupe personnellement d'essayer de réduire le délai et de faire qu'il rattrape le retard le plus vite possible", a-t-elle affirmé. "C'était très important de lui transmettre le message que nous avons urgemment besoin des doses garanties au 1er trimestre", a poursuivi la présidente de la Commission européenne.
Les contrats conclus avec les laboratoires prévoient en effet des objectifs de livraison par trimestre mais pas d'engagement sur leur rythme. Cette annonce inattendue de Pfizer prend donc de court les pays européens. Elle va aussi compliquer les stratégies de vaccination au moment même où elles prennent de l'ampleur. Dans une lettre commune, les ministres de la Santé de six pays du nord de l'Europe se sont plaints vendredi soir d'une situation inacceptable qui va retarder la vaccination pour les populations à risques.
Un rythme de vaccination "ajusté" en France
L'Elysée a communiqué dans la soirée vendredi, indiquant que la France devrait "ajuster le rythme des vaccinations" à cause de la "forte baisse" attendue des livraisons. Toutefois, cela ne remet pas en cause "le déploiement global de la campagne vaccinale", assure-t-on. Déplorant "une communication inattendue et de très court terme", le gouvernement allemand a, lui, demandé à la Commission européenne des garanties de "clarté et sécurité" pour les livraisons à venir.