La première étape de la campagne française de vaccination contre le Covid-19 s'est ouverte dimanche, dans deux établissements pour personnes âgées et dépendantes, plaçant ainsi en première ligne infirmiers et aides-soignants en Ehpad. Pour Éric Fregona, directeur adjoint de l'AD-PA, l'Association des directeurs d'établissements au service des personnes âgées, il est important de ménager ces personnels, déjà durement éprouvés par la crise sanitaire.
"Notre rôle, en tant que directeurs, est de ne surtout pas imposer une pression supplémentaire aux professionnels et aux personnes âgées que l'on accompagne au quotidien, et qui ont vécu une année très compliquée. Nous allons nous organiser avec raison, et nous allons faire ça de manière progressive", explique-t-il au micro d'Europe 1.
À ces yeux, les premières vaccinations étaient essentiellement symboliques, et il faudra encore "plusieurs semaines" pour que la campagne se mette véritablement en place, ne serait-ce que parce qu'il faut du temps pour recueillir le consentement des patients concernés, parfois placés sous la tutelle d'un proche. Mais aussi celui du personnel.
Les réticences de certains soignants
Dimanche, plusieurs soignants entrant dans les profils définis par le gouvernement pour recevoir les premières injections ont également pu se faire vacciner. Pour autant, la défiance d'une majorité des Français vis-à-vis du vaccin concerne aussi une partie du milieu médical, comme l'indique Éric Fregona. "Il y a des hésitations, je vous le confirme. Il va falloir que l'on communique, que l'on ait des informations supplémentaires sur les vaccins. On en apprend un petit peu tous les jours sur leurs compositions, sur les effets indésirables", relève-t-il.
>> LIRE AUSSI -Un médecin parmi les premiers vaccinés : "Pour moi, c'était important d'envoyer un message fort"
Pour autant, le directeur adjoint de l'AD-PA assure que ces personnels ont pleinement conscience de la responsabilité qui leur incombe, puisqu'ils sont quotidiennement en contact avec des sujets âgés, et donc susceptibles de développer de graves complications en cas d'infection au Covid-19. "Sur la grippe, on a vu que cette année les professionnels, notamment ceux de l'aide aux personnes âgées, se sont vaccinés beaucoup plus massivement que les années précédentes", pointe-t-il. Pour autant, concernant les vaccins contre le Covid-19, "ils sont également dans l'attente d'avoir davantage d'informations".