La vaccination des mineurs de plus de 12 ans, qui doit débuter mardi, est un "impératif arithmétique" pour se rapprocher de l'immunité de groupe contre le Covid-19, a assuré le professeur Alain Fischer, "Monsieur vaccin" du gouvernement, dans une interview au Journal du Dimanche. "L’idée de vacciner les ados à la place des adultes réticents est éthiquement inacceptable" mais "l’ouverture mardi aux ados se justifie" car "c’est un impératif arithmétique : pour parvenir à l'immunité de groupe, il faut vacciner 90% des 12 à 100 ans ; si bien qu’elle restera hors d’atteinte même en vaccinant la quasi-totalité des adultes", avance-t-il.
Un "bénéfice individuel au sens social et psychologique"
Le gouvernement a annoncé le 2 juin que les jeunes de 12 à 18 ans pourraient se faire vacciner à partir du 15 juin. Au-delà de l'impératif "arithmétique", le Pr Fischer évoque aussi pour les ados - qui ont un risque sanitaire minime face au Covid - un "bénéfice individuel au sens social et psychologique" car "ils paient un trop lourd tribut à la pandémie" avec des décrochage scolaires et des impacts psychologiques très lourds pour les jeunes privés de collège ou de lycée. "La vaccination va réduire le risque de fermeture d’établissements à la rentrée, on sait que les ados participent autant que les adultes à la circulation du virus, donc il faut y aller", poursuit le responsable.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé samedi que la barre symbolique des 30 millions de Français ayant reçu une première dose était franchie, un "beau symbole", selon le Pr Fischer mais qui trouve "plus parlant de raisonner à partir du nombre de Français protégés". "Faisons une addition toute simple : si on ajoute les personnes complètement vaccinées, celles qui ont reçu une dose depuis au moins quinze jours et donc sont déjà partiellement immunisées, celles qui ont une immunité naturelle après avoir eu le Covid, on arrive à environ 32 millions", calcule le médecin.
"Une immunité de groupe à l'horizon"
"Donc près de la moitié de la population est protégée. Il y a une immunité de groupe à l'horizon", relève encore Alain Fisher. "Mais c’est comme un marathon dont on aurait déjà couru les deux tiers. Et dont on sait que le dernier sera le plus difficile", prévient-il toutefois.
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Dans les colonnes du même journal, le ministre de la Santé, Olivier Véran, incite donc fortement à la vaccination. "En juin, on a des doses de vaccin, beaucoup. Il faut donc en profiter et ne pas avoir peur. On doit trouver de la flexibilité. Mais il faut y aller !" Un des objectifs du gouvernement sera aussi de faire en sorte que les personnes atteintes de maladies chroniques soient davantage contactées par l'Assurance maladie car les autorités de santé ont remarqué qu'elles se faisaient peu vacciner alors qu'elles sont prioritaires depuis un moment.