Manuel Valls a lancé lundi un avertissement sur l'ascendant des salafistes en France, une "minorité" fondamentaliste en passe de remporter "la bataille idéologique et culturelle" sur l'islam, appelant à "reconstruire la République dans tout le pays" face aux percées islamistes.
"Bataille culturelle". Le Premier ministre, qui s'exprimait lors d'un colloque sur l'islamisme et le populisme, a appelé au "sursaut" sur ces questions, "sinon c'est une réponse autoritaire qui s'imposera". "L'essentiel, c'est la bataille culturelle identitaire, si nous ne gagnons pas cette bataille, on oublie tout", a-t-il ajouté. "L'essentiel, c'est comment on reconstruit la République, pas seulement dans les quartiers mais dans tout le pays".
Salafisme et réseaux sociaux. "Il y a une forme de minorité agissante, des groupes (salafistes) qui sont en train de gagner la bataille idéologique et culturelle", a-t-il averti. "Les salafistes doivent représenter 1% aujourd'hui des musulmans dans notre pays, mais leur message, leurs messages sur les réseaux sociaux, il n'y a qu'eux finalement qu'on entend", a déploré Manuel Valls en clôture du colloque. Face à la menace d'attentats djihadistes, il faudra "augmenter massivement les budgets de sécurité et de justice, pendant sans doute des années", a aussi prévenu le Premier ministre.
Le voile ? "Un asservissement de la femme". Le Premier ministre a par ailleurs salué l'interview "lumineuse" de la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui a appelé samedi dans Le Monde au boycott des marques vendant des tenues islamiques et dénoncé la minorité "influente" des "islamo-gauchistes". Le Premier ministre a mis en garde "contre le message idéologique qui peut se dissimuler derrière le signe religieux". "Ce que représente le voile pour les femmes, non ce n'est pas un phénomène de mode, non, ce n'est pas une couleur qu'on porte, non: c'est un asservissement de la femme", a-t-il lancé.