L214 en a la certitude, Didier Guillaume a menti au sujet des pratiques de l'abattoir de Sobeval. 1:53
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Pauline Jacot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Le ministre Didier Guillaume dénonçait dimanche dernier sur Europe 1 la véracité d'une vidéo filmée dans un abattoir par l'association L214. Mais cette dernière a été mise dans la boucle d'une série de mails, qui laissent à penser que le ministère de l'Agriculture était au courant des dérives de l'établissement.

Le ministre de l'Agriculture a-t-il sciemment menti dimanche, au micro d'Europe 1 ? Invité du "Grand journal du soir" pour évoquer notamment la vidéo publiée quelques jours auparavant par l'association L214 visant à pointer les pratiques de l'abattoir de Sobeval, en Dordogne, Didier Guillaume avait dénoncé un montage reprenant des images vieilles de plusieurs mois, voire de plusieurs années. La joute aurait pu s'arrêter là, mais une bourde du ministère a relancé la machine. 

Des mails qui vont à l'encontre de la parole du ministre

L'association a été mise par erreur parmi les destinataires d'une série de mails internes du ministère de l'Agriculture qui reconnaissent des "non-conformités" au sein de cet abattoir. En contradiction donc avec les propos tenus par le ministre sur notre antenne. Les échanges laissent même entendre que les éléments dénoncés par l'association de protection animale étaient connus.

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Crédit : Capture communiqué de presse de L214

Un haut responsable indique même avoir fait la liste de "toutes les NC [non-conformités, ndlr] indéniables, voire majeures !", tandis qu'un autre mail venant du cabinet du ministère demande des "éléments de langage (EDL) bétons", ces phrases toutes faites pour répondre au médias.

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Crédit : Capture communiqué de presse de L214

Le "mensonge" de Didier Guillaume

Des éléments qui ne laissent aucun doute sur l'honnêteté du ministre, selon L214. "C'est un mensonge ! Il le sait très bien, c'est son cabinet", affirme au micro d'Europe 1 Sébastien Arsac, co-fondateur de l'association. "Il est au courant qu'il y a des non-conformités, mais il dit exactement l'inverse au public. Quand ça dérange, quand les éléments ne vont pas dans le sens d'un soutien à la filière de l'élevage et de l'agriculture, le ministère est prêt à mentir et à fabriquer des éléments."

Et de conclure : "On peut effectivement ne plus avoir confiance dans un ministère qui triche."