Des poules déplumées, entassées dans des cages, parfois mortes à côté de leurs oeufs... Ce sont les images que l'on découvre dans la nouvelle vidéo choc de l'association de défense des animaux L214, postée lundi avec une pétition.
Nouveau scandale dans un élevage de poules. L'association dénonce une nouvelle fois les conditions d'exploitation des animaux en s'attaquant cette fois-ci à l'élevage de poules pondeuses. Les images ont été tournées en caméra cachée le 4 mai, d'après Le Monde, dans un élevage de Chauché (Vendée) qui fournit Lustrucru Sélection (du groupe Panzani) en oeufs frais.
Attention cette vidéo comporte des images choquantes :
Une situation "totalement inacceptable". Les 160.000 gallinacés de l'élevage sont entassés dans des cages, n'ayant pas plus d'espace que la surface d'une feuille A4, précise L214. D'après la vidéo, elles ne voient jamais la lumière du jour et sont en partie déplumées voire totalement. Certaines ont des abcès qui ne seront sans doute jamais soignés. Parmi les poules vivantes, on voit plusieurs cadavres. Quant aux oeufs, ils sont couverts de poux.
"Cette situation est totalement inacceptable, mais malheureusement loin d’être exceptionnelle", regrette auprès du Monde Johanne Mielcarek, chargée de la campagne œufs à L214. "L’élevage en batterie est toujours une source de privations comportementales sévères et de souffrance pour les animaux."
L214 a déposé plainte. L'association propose de signer une pétition à l'attention de Xavier Riescher, directeur général de Panzani et d'envoyer un mail-type directement au groupe. L'association a également déposé plainte auprès du tribunal de Grande Instance de La Roche-sur-Yon (Vendée) pour dénoncer la maltraitance sur les animaux et la non-conformité avec la réglementation. Car d'après une directive européenne de 2012, les gallinacées doivent avoir un espace de vie minimum, un nid, un perchoir, une aire de picorage et de grattage. Autant d'éléments absents de l'élevage de Chauché d'après L214.
Une prise en compte de plus en plus importante. En 2016, l'association avait déjà dénoncé de telles conditions dans un élevage qui fournissait la marque Matines. Le groupe s'était ensuite engagé à ne plus travailler avec cette société. Les grandes marques prennent de plus en plus en compte le bien-être animal. Monoprix ne vend plus d'oeufs de poules élevées en batterie de même qu'Auchan s'y est engagé d'ici à 2025.
Panzani dénonce "de fausses informations". "On demande au groupe Panzani de prendre ses responsabilités", a déclaré Johanne Mielcarek de L214, en exhortant le groupe agroalimentaire à "s'engager à exclure les œufs de poules en cage de leur produits alimentaires". Dans la matinée, Lustucru frais, société du groupe Panzani et client d’Oeufs Geslin, a annoncé son intention de "réaliser immédiatement un audit sur les conditions d'élevage de la société Geslin", confié à la société Bureau Veritas et de "suspendre tout approvisionnement auprès des œufs Geslin dans l'attente des résultats" de cet audit. "Nous avons aujourd'hui la certitude que nous n'avons jamais reçu de produit de l'élevage incriminé", a indiqué de son côté Antonio Fortunato, directeur financier du groupe Panzani, qui a réaffirmé que "la société Lustucru frais va porter plainte pour diffusion de fausses informations".