Vincent Humbert prisonnier de son lit d’hôpital, c’est l’image d’un combat, de son combat et celui de sa mère Marie pour le droit de mourir. Marie Humbert, qui avait aidé son fils tétraplégique à mourir en 2003 et relancé le débat sur l'euthanasie, est morte à 63 ans à Evreux dans la nuit de samedi à dimanche.
Vincent Humbert sollicite Jacques Chirac. Tétraplégique, muet et quasiment aveugle à la suite d'un accident de la route en septembre 2000, Vincent Humbert, en possession de toutes ses facultés intellectuelles, avait écrit au président Jacques Chirac lui demandant solennellement le droit de partir dans la dignité. "Je ne peux vous apporter ce que vous attendez", lui avait répondu le chef de l’Etat.
Sa mère lui injecte des barbituriques. Et c’est par amour que sa mère, qui a veillé sur lui sans relâche, a tenté d’exaucer le vœu de son fils : le 24 septembre 2003, le jour du 3e anniversaire de son accident, Marie injecte des barbituriques dans une de ses perfusions. Plongé dans le coma, Vincent est maintenu en vie pendant deux jours, avant que le médecin réanimateur, le docteur Frédéric Chaussoy, ne débranche son respirateur artificiel. Tous deux seront poursuivis mais bénéficieront d'un non-lieu en février 2006.
"Poursuivre le combat". "C'était une femme, courageuse, fabuleuse, qui s'est battue pendant des années. Elle avait promis à son fils de poursuivre son combat pour que la loi sur l'euthanasie évolue", explique Frédéric Veille, auteur de Je vous demande le droit de mourir, un livre d’entretien avec Vincent Humbert. "Me faire vivre, forcer le destin pour me sauver à tout prix et faire de moi ce que je suis désormais était une connerie", confiait alors Vincent Humbert. Des confidences déchirantes qui ont relancé le débat sur la fin de vie en France.