Cette semaine sera celle de l'épilogue de l'affaire Vincent Lambert. Cet homme de 42 ans est hospitalisé à Reims dans un état végétatif depuis son accident de voiture en 2008. Le 11 mai dernier, son médecin avait annoncé à sa famille l'arrêt programmé des traitements pour cette semaine. Et le processus a démarré dès lundi, a-t-on appris auprès de l'avocat des parents et de source familiale.
Cette décision va à l'encontre d'une partie de la famille de l'infirmier, en particulier ses parents, qui se battent depuis six ans devant les juridictions nationales et internationales pour empêcher la mise en oeuvre de ce protocole de fin de vie.
>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
Selon la procédure, les médecins devraient d'abord commencer par endormir leur patient grâce à la sédation profonde et continue avec, en plus, des anti-douleurs pour être sûr d'éviter toute souffrance. Ce n'est qu'après qu'ils devraient arrêter de l'alimenter et de l'hydrater mais il ne ressentira ni la sensation de faim qui disparaît ni celle de la soif, car les soignants humidifient régulièrement les lèvres et la bouche. En général, le décès intervient dans les quelques jours qui suivent.
"Le décès va survenir des conséquences de la déshydratation"
"Il n'y a pas de notion de mourir de faim ou mourir de soif. Le décès va survenir des conséquences de la déshydratation. C'est-à-dire que la déshydratation va atteindre des organes vitaux, en particulier le rein, ce qui va être la cause du décès", explique Vincent Morel, chef du service des soins palliatifs au CHU de Rennes, sur Europe 1.
Et s'il est possible d'arrêter ses traitements, c'est que la situation de Vincent Lambert entre bien dans le cadre de la loi Claeys Leonetti sur l'obstination déraisonnable, autrement dit l'acharnement thérapeutique. Après de nombreuses expertises médicales, le conseil d'État l'a encore confirmé fin avril : Vincent Lambert est dans un état végétatif chronique, son état est irréversible, il est donc maintenu artificiellement en vie. De leur côté, ses parents ont épuisé à ce jour tous les recours qui pourraient stopper la procédure d'arrêt des soins.