"Balance ton pervers". Les utilisatrices de l'application Vinted, qui permet de vendre des vêtements d'occasion, sont de plus en plus nombreuses à recevoir des commentaires déplacés, allant parfois jusqu’au harcèlement. Des photos, récupérées sur l'application, ont aussi été partagées sur des forums voyeuristes et des femmes se sont même fait piéger lors de remises en mains propres. Europe 1 a rencontré des victimes.
Signalements de comptes
"Le maillot est à vendre avec le modèle ?". Un message déplacé comme celui-ci, Clara en reçoit régulièrement. "J'ai mis sur Vinted un débardeur très transparent qui était vert et j'avais évidemment un soutien-gorge blanc en dessous. Et il y a une personne qui m'a envoyé un message en me demandant si elle pouvait voir le haut porté sans brassière pour pouvoir s'imaginer dedans", explique l'utilisatrice.
Clara refuse. Son interlocuteur insiste à trois reprises, la jeune femme finit par signaler le compte. Vinted le bloque et s'excuse auprès de Clara.
"La plupart du temps, Vinted ne fait rien du tout"
Stéphane en a lui aussi été victime en essayant de vendre les affaires de son épouse. Alors il a décidé de chasser ceux qu'il considère comme des pervers sexuels. "De temps en temps ou quand les gens s'abonnent à mon profil, je regarde et on voit qu'ils ne vendent pas ou n'achètent pas. C'est des hommes qui ne sont abonnés qu'à des filles", explique-t-il.
"Je les signale à Vinted et parfois la plateforme supprime les comptes. Malheureusement, la plupart du temps, ils ne font rien du tout", regrette Stéphane.
La réponse de Vinted
Contacté par Europe 1, Vinted indique prendre ces actes très au sérieux. Sans donner de chiffres, la plateforme précise que le nombre de signalements a diminué ces derniers mois... Cela ne signifie pas pour autant que ces actes inappropriés ont diminué, certaines victimes renonçant simplement à signaler les comptes. En attendant, Vinted déconseille de divulguer ses coordonnées au travers de conversations avec les autres utilisateurs, de même que des photos à visage découvert.
L’application rappelle que "les membres peuvent également signaler ces pratiques aux autorités locales, et nous coopérerons avec ces dernières si elles le souhaitent". Les auteurs de cyberharcèlement risquent alors jusqu’à 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende.