Les services de police et de gendarmerie ont enregistré une hausse de 16% des violences conjugales qui ont concerné 142.310 personnes tous sexes confondus en 2019, a annoncé lundi le service statistiques du ministère de l'Intérieur.
Environ 88% des victimes de violences conjugales sont des femmes, soit 125.840, une proportion stable par rapport à 2018, selon ces chiffres du ministère, qui ne comptabilisent pas les homicides. En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l'année précédente, selon les derniers chiffres officiels.
88% des victimes sont des femmes
La hausse des violences conjugales traduit, selon Beauvau, "un possible effet positif du Grenelle des violences conjugales" lancé en septembre 2019, "lequel a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte et favoriser un meilleur accueil par les services de sécurité". Parmi ces violences, 3% concernent des plaintes pour viol ou agression sexuelle, lesquelles sont déposées à 98% par des femmes (4.320 sur 4.400).
Les plus forts taux de violences conjugales se retrouvent dans le Doubs (comme en 2018) suivi, mais à un niveau moindre, par la Côte-d'Or, les Côtes-d'Armor et la Seine-Saint-Denis.
La Corse et la Creuse enregistrent en revanche les taux les plus faibles.
1.746 infractions d'outrages sexistes en deux ans
Selon les enquêtes de victimation Cadre de vie et sécurité, réalisées par l'Insee pour compléter les données brutes des plaintes enregistrées, 295.000 personnes, dont 213.000 femmes, déclarent en moyenne avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint entre 2011 et 2018. Enfin, dans une seconde étude, le ministère de l'Intérieur indique que 1.746 infractions d'outrages sexistes ont été enregistrées en France par les forces de sécurité, depuis la promulgation de la loi il y a deux ans.
Dans le détail, 1.004 infractions ont été constatées entre le 1er août 2019 et le 31 juillet 2020, contre 742 sur la même période un an plus tôt. 65 % de ces outrages concernent des "outrages sexistes portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante, hostile ou offensante imposée à une personne", selon l'étude. Les régions les plus concernées sont les Hauts-de-France, l'Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.