Des magasins saccagés, des vitrines brisées, des véhicules incendiés ... De nombreuses scènes de violences ont émaillé la manifestation parisienne du 1er-Mai. En cause : des "black blocs", des militants d'ultra-gauche qui étaient plus d'un millier dans la capitale mardi. Mais cette violence n'est pas nouvelle, assure au micro d'Europe 1 Eddy Fougier, politologue et spécialiste des mouvements protestataires. "Il suffit de regarder ce qui s'est passé l'année dernière avec les images d'un policier en feu", souligne-t-il. "En terme d'intensité, il n'y a pas eu plus de violences hier", soutient-il. Mais ce qui est nouveau, pour le chercheur, c'est "la masse des manifestants".
Noyau dur de militants. Pour le politologue, il y a eu une "défaillance de la gestion en amont par la police". "Nous n'avions jamais vu autant de personnes qui relèvent de ces violences et de cet activisme qualifié de 'black blocs' réunies au même endroit", poursuit Eddy Fougier. Pour le chercheur, il est difficile d'avoir une vision d'ensemble du mouvement, qui est constitué d'un noyau dur de militants qui sont "dans la logique d'ultra-gauche", mais également de mouvements de défense des droits des animaux - les animalistes - ou bien encore des "opportunistes, ce que l'on peut appeler les casseurs", analyse-t-il.
"Pas de convergence des luttes radicales". Pour Eddy Fougier, "les militants sont dans une logique insurrectionnelle et émeutière, ils rejettent la société capitaliste et l'Etat" ainsi que ses symboles, comme les forces de l'ordre. "Leur objectif est de profiter des désordres d'une manifestation", poursuit-il. Pour le chercheur, le contexte est aussi favorable à ces mouvements. "On peut supposer que parmi eux figurent de très nombreux étudiants d'universités bloquées et sans aucun doute aussi des zadistes qui ont dû faire le voyage" poursuit-il, avant de conclure : "On ne parle pas de convergence des luttes radicales mais d'une sorte de coagulation qui a dû se faire hier près de la gare d'Austerlitz".