En ce deuxième confinement, la situation des enfants victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques s'aggravent encore, notamment le week-end, lorsque les familles sont enfermées chez elles. En avril dernier, le nombre d'appels au 119, service national d'accueil téléphonique de l'enfance en danger, a augmenté de 20% et les signalements "urgents" de près de 60%. Une augmentation qui s'est poursuivie depuis la fin du premier confinement : les appels de signalement ont augmenté de 25%, soit 700 appels par jour.
En effet, les appels pour signaler des négligences, des violences psychologiques, physiques restent beaucoup plus nombreux durant ce deuxième confinement qu’à la même époque l’an dernier. Un chiffre qui n'est pas forcément le signe d'une hausse des maltraitances durant ce mois de novembre, mais qui révèle l'explosion des violences intra-familiales depuis le premier confinement et la hausse des signalements.
Plus de signalements de voisins
D'une part, les victimes mineures elles-mêmes connaissent mieux le numéro d'appel d'urgence, le 119, mais d'autre part, les voisins osent davantage prendre leur téléphone pour alerter. Une ressource précieuse pour Pascal Vigneron, directeur du 119. "Les voisins ont tendance à nous contacter notamment parce qu'ils entendent des cris d'enfants ou de parents", confie-t-il. "Souvent, on nous demande à partir de quand contacter les services du 119 et je réponds toujours que dès lors qu'on se pose la question, c'est déjà qu'on a des éléments qui nous permettent de penser qu'un enfant est peut-être en danger".
A charge ensuite aux professionnels de l’enfance de qualifier la situation. Les voisins peuvent également remplir un formulaire en ligne sur le site, s'ils ne souhaitent pas appeler directement. Le 119 ne les rappellera pas mais transmettra directement le signalement au département en charge de la protection de l’enfance, en cas d’information préoccupante.