Imposer à un conjoint violent de quitter le domicile conjugal. Voilà l'idée du parquet de Besançon qui inaugure ce lundi quinze logements pour éloigner les maris qui battent leur femme, quelques jours après l'appel de Muriel Robin à Emmanuel Macron qui expliquait sur Europe 1 qu'"il faut tendre le cœur à ces femmes parce que c'est 150 cadavres par an".
Fuir la violence sans fuir son logement. "L'objectif est d'inverser ce qu'on constatait autrefois, où une femme était obligée de quitter son logement dans l'urgence", explique Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon à France Bleu. "On permet aux femmes de rester à leur domicile et d'imposer au conjoint violent d'évacuer les lieux", ajoute-t-il. Du côté des associations, on salue cette initiative, vécue comme une excellente nouvelle : "ce qui est bien, c'est que pendant un temps, ces femmes puissent respirer si elles souhaitent rester chez elles", explique Christine Perrot, membre de l'association Solidarité Femmes.
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"Une période très dangereuse pour les femmes". "Et puis on peut espérer que certains hommes comprennent mieux leurs actes, parce que c’est une période très dangereuse pour les femmes. Quand elles ont enfin osé porter plainte, elles n’ignorent pas qu’elles sont beaucoup plus exposées que lorsqu’elles se taisaient à la maison, c’est évident. [...] Quand une femme ose enfin porter plainte, les hommes deviennent extrêmement dangereux, parce qu'ils vont perdre le contrôle, ça va forcément aller plus loin et il faut empêcher cela", ajoute-t-elle.
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Une prise en charge thérapeutique. En plus d'éloigner les maris violents, et d'imposer une interdiction de se rendre chez la victime, cette mesure se double d'une prise en charge thérapeutique censée favoriser la prise de conscience de la gravité des faits. Le procureur de Besançon souhaite également "développer des alternatives aux poursuites pour les faits de moindre gravité", comme la mise en place de stages citoyenneté ou des travaux d'intérêt général.