Alors que le monde du sport est secoué par le scandale sexuel qui touche le patinage artistique, mercredi, le président du club de football d'Angers a été mis en examen pour agressions sexuelles aggravées. Quatre femmes, salariées et ex-salariées du club, accusent Saïd Chabane de harcèlement et agressions sexuels. Ces scandales posent la question de la protection des enfants dans les clubs sportifs. Les ministères de la Jeunesse et des sports et de la Justice ont annoncé vouloir mettre en place des contrôles d'honorabilité systématiques dans les clubs et associations sportives.
Ces contrôles d'honorabilité consistent à consulter le FIJAIS, le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. Il recense plus de 84.000 personnes en France. L'objectif : empêcher que des individus condamnés pour des faits d'infractions sexuelles puissent travailler avec des jeunes. Ces contrôles d'honorabilité ont déjà lieu au sein de l'Education nationale. Ainsi, depuis quatre ans, un million d'agents (professeurs ou surveillants par exemple), ont été confrontés au FIJAIS, lors de leur embauche ou en cours de carrière.
Un contrôle appliqué aussi aux bénévoles
D'autres administrations ont également accès à ce fichier, comme celles de la jeunesse et des sports, mais également les collectivités locales. Mais selon la ministre de la justice Nicole Belloubet, ces contrôles ne sont que trop rares. "Notre ambition c'est de donner corps à cette possibilité de consultation du FIJAIS et d'en élargir l'accès, pour que toutes les personnes qui par leur fonction sont en contact avec des enfants fassent l'objet de cette consultation", a expliqué la ministre. Ces contrôles s'appliqueraient donc aux salariés, mais aussi aux bénévoles des clubs et associations sportives.
"Une évolution dans les mentalités"
Cette volonté du gouvernement est une victoire pour Martine Brousse, présidente de l'association La voix de l'enfant. "Toutes les structures qui défendent les enfants ne peuvent que se réjouir de cette annonce", a-t-elle déclaré au micro d'Europe 1.
"La question est maintenant de savoir, pour les clubs avec des bénévoles, comment nous allons avoir accès à ces informations, à ce fichier FIJAIS. Nous attendons avec impatience de connaître les démarches. Il va falloir aussi informer l'ensemble des clubs qu'ils auront l'obligation de vérifier. On s'aperçoit que trop souvent, il n'y a pas ce réflexe d'aller savoir si la personne a fait ou non l'objet d'une condamnation. C'est aussi une évolution dans les mentalités", poursuit Martine Brousse, qui a ajouté qu'il était important que les manquements à cette obligation soit sanctionnés. "Il faut que l'on se donne tous les moyens pour protéger nos enfants", a-t-elle conclu.
Une expérimentation sur ce modèle vient de débuter avec la Fédération française de football du Centre-Val de Loire.