Depuis le 1er janvier, 30 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Un chiffre en nette augmentation par rapport à la même période, l'an dernier. Mais des initiatives existent pour aider toutes celles qui en ont besoin, comme un nouveau robot Messenger sur Facebook, lancé par l'association Elle Caetera. Europe 1 a pu l'expérimenter.
"Panel de réponses prédéfinies". Il suffit d'aller sur la page de l'association sur le réseau social et d'ouvrir une discussion pour démarrer cette conversation en ligne avec un robot qui parle grâce à l'intelligence artificielle. "Le robot va se présenter en quelques mots et poser une série de questions, avec un panel de réponses prédéfinies", explique Alexia Lerond, qui a fondé l'association. "Ça va se dérouler automatiquement jusqu'à ce que le robot puisse comprendre quelle est la violence subie par la jeune femme."
Le but est de mettre des mots sur les violences endurées pour ensuite se faire aider, alors que le premier pas est souvent le plus compliqué pour les victimes. Lancé officiellement dans deux semaines, le robot permet pour l'heure d'être redirigé vers des structures adaptées en Île-de-France pour recueillir les témoignages.
Un autre chat associatif. L'objectif poursuivi est le même que pour le premier chat de ce genre, lancé par l'association En avant toute(s) et ouvert les lundi et mardi de 15 heures à 17 heures et le mercredi de 14 heures à 18 heures. "C'est parfois plus facile de parler par écrit quand on a envie de pleurer ou la boule dans la gorge, aussi parce qu'on ne voit pas la personne, qu'on se sent beaucoup moins jugée et beaucoup plus anonyme", avance Louise Delavier, chargée de mission et responsable de la communication.
Parler en direct avec la police. Une autre plateforme de discussion instantanée a été lancée en novembre par le gouvernement, pour permettre à tous de dénoncer des violences sexistes et sexuelles, femmes et hommes, victimes et témoins. Gérée par des policiers formés, elle est accessible en permanence via le site du service public, et un bouton "quitter d’urgence" garantit une discrétion dans l’historique de l’ordinateur. Depuis sa mise en ligne, 2.000 signalements y ont été faits, et 46% des témoignages concernent des agressions sexuelles et des viols, a indiqué sur Europe 1 vendredi la capitaine Sandrine Masson, cheffe de la plateforme.
©Capture d'écran/service-public.fr
Un quart des discussions ont amené à l’ouverture d’une enquête, et un tiers des victimes ont dit leur intention de déposer plainte. "Si la personne est disposée à porter plainte, nous transmettons le chat au service compétent qui recontactera la personne (…) Mais on a aussi des demandes de renseignements, ou des personnes qui viennent juste parler", souligne Sandrine Masson, assurant qu’il n’y a aucune incitation à porter plainte. Une psychologue est également présente, et peut à tout moment prendre le relais du policier sur le chat.