La cour d'assises des Yvelines a condamné mercredi en appel un ex-entraîneur de tennis, Andrew Geddes, à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le viol de plusieurs de ses anciennes élèves, toutes mineures à l'époque des faits. Au terme de ce deuxième procès marqué par des témoignages difficiles, M. Geddes, a été reconnu coupable d'avoir violé et agressé sexuellement quatre jeunes filles âgées de 12 à 17 ans au début des années 2000 et entre 2009 et 2014. Il a été condamné à la même peine qu'en première instance.
Un "processus d'emprise"
A l'époque des faits, Andrew Geddes, 53 ans aujourd'hui, était un entraîneur renommé du club de Sarcelles, le meilleur du Val-d'Oise, puis au Levallois Sporting Club (LSC). Sa première victime a 12 ans lorsqu'elle l'a rencontré en 1999. Grand espoir de sa génération, elle assure avoir été violée et agressée sexuellement près de 400 fois par l'ex-coach jusqu'à ses 14 ans. Un schéma qui s'est répété avec trois autres victimes, âgées de 15 à 17 ans lorsqu'elles étaient entraînées par ce coach considéré comme charismatique mais très dur avec ses élèves.
Les unes après les autres, les victimes ont décrit un "processus d'emprise" au cours duquel il les a coupées de leurs familles et de leurs amis, imposé des relations sexuelles souvent violentes, dans sa voiture, dans les toilettes du club ou lors de stages à La Baule. Toutes sont devenues des "esclaves sexuelles" d'un "gourou" qui pratiquait avec elles "le chaud et le froid", a expliqué mardi l'avocat général, qui avait requis dix-huit ans de prison.
L'accusé affirme avoir "pris conscience" de ses "horreurs"
"Les déclarations extrêmement bouleversantes des victimes m'ont fait sentir à juste titre comme une vraie pourriture", a déclaré mercredi matin Andrew Geddes avant que la cour se retire pour délibérer. Il a aussi reconnu avoir "pris conscience" de sa "culpabilité" et des "horreurs" commises.
"C'est un aboutissement de sept années de combat pour obtenir une décision qui permettra à ma cliente de poursuivre son chemin", a réagi auprès de l'AFP Me Nicolas Cassart, avocat d'une des parties civiles. Pour Me Didier Leick, conseil de deux jeunes femmes, "c'est une décision confirmative et prévisible qui s'explique par la gravité des faits, leur durée dans le temps et leur fréquence".