C'est une bonne nouvelle pour les résidents, mais un casse-tête à organiser pour les Ehpad. Depuis ce matin, les pensionnaires des établissements médico-sociaux peuvent à nouveau recevoir de la visite, après quasiment six semaines d'isolement, depuis le 11 mars. Même s'il a "appelé de ses vœux l'assouplissement du confinement contre le coronavirus pour ses 255 résidents", le directeur d'Ehpad Didier Carles, qui exerce en Haute-Garonne, rappelle que cela implique "une organisation assez importante, et des besoins en effectifs supplémentaires".
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Une surcharge de travail
Invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1, celui qui est aussi secrétaire national de l’Association des Directeurs au Service des Personnes Âgées (AD-PA) dresse une liste de toutes les tâches que ces visites impliquent : "Il faut prendre les rendez-vous, faire de la planification, s'assurer que le lieu de la rencontre soit libre, aller chercher le résident, l'accompagner, s'assurer que les visiteurs ne représentent pas de danger sanitaire, désinfecter la pièce avant et après la rencontre..."
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"Prioriser" certaines visites
Une surcharge de travail pour laquelle Didier Carles et ses équipes ne sont pas préparés. "Déjà depuis le début nous sommes en difficulté. Il a fallu renforcer les équipes d'hygiène, gérer les conséquences du confinement dans les chambres en plus des soins... En toute franchise, il faut que je recrute deux nouveaux animateurs pour accompagner au mieux ce droit de visite."
Face à ce manque de moyens, l'Ehpad n'a donc pas d'autres choix que de "prioriser" certaines visites en fonction notamment de "l'état moral" des résidents et du "besoin urgent qu'ils ont à rencontrer leurs proches". Mais ce n'est pas tout, les personnes âgées vont être séparées en deux catégories : celles qui peuvent "quitter leur chambre, et les autres", explique le directeur. Car il s'agit là d'un facteur déterminant.
Des protections pour les familles parfois nécessaires
Pour les premières, la visite se fera dans la salle d'activités de l'Ehpad qui se situe "au rez-de-chaussée" avec un "accès direct depuis l'extérieur", l'idée étant "d'éviter qu'une famille n'aille trop loin dans l'établissement, ce qui permet de ne pas l'équiper de protections", détaille-t-il. Mais pour les proches des seconds, il faudra leur fournir des "blouses, charlottes et masques". Un véritable protocole sanitaire dont la mise en place empêche la tenue des visites avant jeudi.