Le militant "antifasciste" Antonin Bernanos, condamné à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis pour avoir participé à l'attaque d'une voiture de police en mai 2016 à Paris, a été arrêté mardi dans la capitale, selon une source policière. "Antonin Bernanos a été interpellé par la brigade d'exécution des décisions de justice (BEDJ) de la police judiciaire parisienne, dans un appartement du XIVe arrondissement de Paris mardi matin", a expliqué cette source. Le tribunal correctionnel de Paris avait prononcé le 11 octobre des peines allant jusqu'à sept ans de prison ferme dans l'affaire retentissante de la voiture de police attaquée et brûlée par des militants "antifascistes" sur le quai de Valmy, au cœur de la capitale, le 18 mai 2016 en marge des manifestations contre la loi Travail.
Cinq ans de prison. Parmi eux, Antonin Bernanos, un étudiant de 23 ans descendant de l'écrivain Georges Bernanos, qui était devenu au fil du procès une figure emblématique pour la mouvance d'extrême gauche. Il avait été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis, sans mandat de dépôt. Son avocat a dénoncé une démonstration de force musclée : "Ils sont venus à quinze pour l'embarquer, ils ont fracassé la porte de sa mère, alors qu'elle proposait d'ouvrir". "Mon client avait déjà effectué dix mois de détention provisoire et était éligible à un aménagement de peine. Il ne s'est jamais soustrait à la justice, il n'a jamais été convoqué pour une exécution de peine", a dénoncé Me Arié Alimi.
"Un acharnement judiciaire". Il restait à Antonin Bernanos vingt-six mois de prison à effectuer, en sachant qu'il est possible d'aménager une peine de vingt-quatre mois, par exemple avec le port d'un bracelet électronique. "Avec des remises de peine, il aurait pu sortir tout de suite. Au lieu d'attendre de voir ce qui était possible, le parquet a demandé l'exécution de la peine immédiatement, avec une rare célérité", a-t-il relevé. La famille d'Antonin Bernanos a dénoncé une "procédure [...] extrêmement brutale", dans un communiqué diffusé par le collectif militant "Libérons-les". "Cette décision fournit une fois encore la preuve d'un acharnement judiciaire du ministère public à l'encontre d'un militant antifasciste" et "vise à confirmer les mesures répressives et la vengeance de l'État à la suite du mouvement loi travail", ajoute le texte.
Un faisceau d'indices. La justice estime qu'Antonin Bernanos a frappé à coups de poing un policier assis dans sa voiture, avant de briser la lunette arrière, s'appuyant sur le témoignage controversé d'un policier anonyme et sur un faisceau d'indices allant de la couleur d'un caleçon à des bagues pour trouver une "corrélation parfaite entre l'auteur des faits" et le jeune homme. Ces faits étaient survenus en marge d'un contre-rassemblement organisé par des militants "antifascistes" le jour d'une manifestation de policiers pour dire "stop à la haine anti-flic".