"Pas de résignation" face aux délocalisations : environ 150 salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens, menacée de fermeture, ont manifesté bruyamment mardi à Paris pour interpeller les politiques sur leur sort.
"Appel aux politiques". Après un passage par le siège de Whirlpool France à La Défense, les employés du fabricant américain d'électroménager se sont rassemblés en début d'après-midi sur le Champ-de-Mars, à proximité du monument des droits de l'homme où reposait un cercueil portant l'inscription "Whirlpool a tué 286 emplois à Amiens". Les manifestants sont venus de la Somme en car, pour lancer "un appel aux politiques" afin qu'ils "se bougent et qu'ils fassent des lois pour arrêter les délocalisations", a résumé Frédéric Chantrelle de la CFDT.
"Révoltant". Fin janvier, Whirlpool a indiqué son intention de délocaliser la production en Pologne et de fermer l'usine de sèche-linges en juin 2018. La situation d'Amiens, "c'est révoltant" car "Whirlpool c'est 25 milliards d'euros réalisés sur la peau de milliers d'ouvriers", a dit sur place la candidate Lutte ouvrière à la présidentielle, Nathalie Arthaud, "en campagne permanente contre les licenciements". Des représentants de Jacques Cheminade et de François Asselineau étaient également présents, tout comme le député européen et ancien syndicaliste Edouard Martin, soutien de Benoît Hamon.
"Pas de résignation". Pulls noirs "Whirlpool fabrique des chômeurs" sur le dos, les manifestants ont usé de sifflets et de klaxons pour se faire entendre, résumant leur amertume par cette banderole: "On a bossé comme des cons, maintenant c'est nous qui payons". "Les ouvriers ont laissé beaucoup pour garder leurs emplois", notamment en abandonnant 14 RTT, a relevé Frédéric Chantrelle. Mais "il n'y a pas de résignation, on veut faire voir qu'on est toujours vivants et que Whirlpool va pas se barrer sans rien nous donner", a-t-il ajouté.
Selon le gouvernement, "une quinzaine de groupes" ont émis des manifestations d'intérêt pour la reprise du site. Mais il faut se méfier d'offres provenant de "candidats éphémères" : il faut "quelque chose de sérieux qui nous permette de travailler pendant des années", a dit une salariée ayant 25 ans d'ancienneté qui, comme de nombreux collègues, a posé une RTT pour venir à Paris.