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Clotilde Dumay
Les zones à faible émission (ZFE), où les véhicules les plus polluants sont interdits, prennent place dans certaines métropoles. Une vraie galère pour les artisans. Deux patrons sur dix possèdent un de ces véhicules prohibé dans les ZFE. 41% d'entre eux envisagent donc de renoncer purement et simplement à des marchés dans ces secteurs.

L’inflation, le coût de l’énergie, parfois le manque de main d’œuvre… Et maintenant, un autre problème pour les chefs d’entreprise : les zones à faibles émissions, appelée aussi les ZFE. Elles sont progressivement mises en place dans 11 métropoles françaises pour interdire les véhicules les plus polluants.

Elles concernent actuellement deux dirigeants sur dix interrogés par la Confédération des petites et moyennes entreprises. Et parmi eux, 41 % envisagent de renoncer à des marchés situés dans ces zones. En cause : un calendrier trop serré et des coûts trop importants pour renouveler leur flotte automobile.

"On se replie plutôt sur la grande banlieue"

Dans la cour d’une propriété située à Vanves, Antony Hadjipanayotou range ses outils. Le plombier-chauffagiste n’a plus l’habitude d’intervenir tout près de Paris. "On se replie plutôt sur la grande banlieue. À Paris, pour nous, ça devient quasiment impossible de travailler, de stationner", explique le professionnel.

Et bientôt, il sera compliqué de circuler : les véhicules à vignette Crit’air 3, construits avant 2011 pour le diesel et avant 2006 pour l’essence, devraient être interdits l’an prochain dans la capitale. Le plombier-chauffagiste de Vanves, lui, en possède encore trois.

"Ils ont quinze ans, mais ça roule. Si on veut des véhicules un peu plus importants comme nous, cela peut monter jusqu’à 90.000 euros pour un véhicule électrique", déplore le plombier-chauffagiste. Deux de ses véhicules fonctionnent déjà au gaz naturel, mais le professionnel regrette aussi l’offre insuffisante des constructeurs, qui rallonge notamment les délais de livraison.