Une centaine d'agriculteurs avec quelque cinquante tracteurs bloquent lundi matin depuis sept heures les quatre accès principaux de la ville d'Auch (Gers) pour maintenir la pression contre la réforme des zones agricoles défavorisées à trois jours du dénouement dans ce dossier. Autour d'Arles, des dizaines d'agriculteurs, dont certains en tracteurs et d'autres dans leurs véhicules personnels ont perturbé le trafic.
Cinquante tracteurs dans le Gers. "Le Gers fait partie des oubliés" sur la carte des zones défavorisées proposée par le gouvernement, dénoncent les agriculteurs de la FDSEA et des JA 32 dans un communiqué. Ils relèvent en particulier l'exclusion d'une région de l'ouest du département qui "met en danger presque 300 éleveurs gersois qui ne survivront pas à la perte de l'Indemnité compensatrice de handicap naturel (ICHN)". Des feux de pneus et de palettes ont été allumés sur les barrages comme lors des précédentes journées d'action, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le trafic sur l'A54 perturbé. Peu après neuf heures, la RN113, qui relie Arles à l'autoroute A54, était coupée dans les deux sens, selon le compte Twitter de Vinci Autoroutes, qui appelait à "éviter le secteur". À l'appel de la FDSEA, des Jeunes Agriculteurs, de la Fédération ovine des Bouches-du-Rhône, de l'association Bovin 13 et du Syndicat des riziculteurs, les manifestants entendent dénoncer une agriculture qui n'est "pas en marche", mais qui "recule".
#manifestationsagricoles#RN113 coupée secteur d'Arles. #A54 dir° Aix / Marseille sortie conseillée et entrée déconseillé à Nîmes Garons (n°2). Contournez la zone ⤵️
— VINCI Autoroutes (@VINCIAutoroutes) 12 février 2018
Plus d'infos : https://t.co/Q7r4bf3Vyi. Ecoutez @Radio1077pic.twitter.com/fnK2GrK0QT
Une "mauvaise gestion de la PAC". "Les exploitations agricoles ont leur trésorerie au plus bas, ne peuvent plus investir quand elles ne sont pas en grandes difficultés, les jeunes ne peuvent plus s'installer.... Comment répondre dans ces conditions aux demandes des consommateurs qui ont été exprimées lors des états généraux de l'alimentation ?", s'interrogent-ils dans un communiqué.
Pour expliquer leurs difficultés, ils dénoncent "la mauvaise gestion de la PAC" (Politique agricoles commune), "les problèmes de compétitivité et le partage de la valeur avec la grande distribution". "Une fois de plus, il y va de la crédibilité de l'État dans son action pour les territoires. Notre agriculture, nos élevages et nos exploitations font partie intégrante de notre patrimoine culturel et de notre territoire, nous ne pouvons plus nous permettre de reculer !", concluent-ils.
Une nouvelle carte des zones défavorisées. Mercredi, le gouvernement doit présenter la carte définitive des zones défavorisées. L'Union européenne a demandé à la France de revoir la carte actuelle de ces zones, qui détermine notamment le versement l'ICHN hors montagne, une aide à laquelle est consacrée chaque année un peu plus d'un milliard d'euros. Au total, 3.555 communes supplémentaires intégreront la nouvelle carte qui doit remplacer à partir du 1er janvier 2019 la carte actuelle, datant de 1976, et qui compte 10.429 communes, indique le ministère de l'Agriculture.