Année creuse, entend-t-on parfois. Année creuse, parce que pas de Coupe du monde ou de Jeux olympiques. Mais, en sport, les années creuses n'existent pas. Et, du titre mondial inespéré de Jean-Baptiste Grange en février au deuxième sacre consécutif des All Blacks en octobre, l'année 2015 n'a pas fait exception à la règle.
>> En dix événements et autant de vidéos, Europe 1 vous entraîne dans un tourbillon d'émotions.
10. Le lob de l'Américaine Carli Lloyd. Finale de la Coupe du monde de foot féminin, 5 juillet. Ça, même Zinédine Zidane ne l'a pas réalisé. Ça, c'est un lob victorieux du milieu de terrain, en finale d'un Mondial. Flanquée d'un n°10 dans le dos fort à propos, l'Américaine Carli Lloyd conclut son rapide triplé (16 minutes !) de façon exceptionnelle et permet aux Etats-Unis de remporter un troisième titre mondial aux dépens du Japon (score final : 5-2).
9. Le jet de raquette de Stan Wawrinka. Finale de Roland-Garros, 7 juin. Rarement un jet de raquette n'a été aussi libérateur. Après avoir réalisé un ultime coup gagnant contre Novak Djokovic, Stan Wawrinka peut savourer sa première victoire en Grand Chelem (4-5, 6-4, 6-3, 6-4). Il a été l'homme de la quinzaine, par son jeu, sa fraîcheur et son short, bien sûr.
8. Le drop de Dan Carter. Finale de la Coupe du monde de rugby, 31 octobre. Il reste à peine dix minutes de jeu à Twickenham. L'Australie est revenue à moins d'un essai des All Blacks, dominateurs en première période (quatre points). C'est le moment que choisit alors Dan Carter pour dégainer un drop splendide des 30 mètres qui repoussent les Wallabies à un essai transformé. La finale est pliée : les Blacks sont champions du monde pour la troisième fois, la deuxième consécutive.
7. La victoire hommage de Sebastian Vettel. Grand Prix de Hongrie, 27 juillet. Plutôt que les enfantillages entre les deux pilotes Mercedes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, nous préférons retenir de la saison 2015 de F1 ce formidable Grand Prix remporté par Sebastian Vettel. A l'issue de la course, le pilote de la Scuderia Ferrari rend un hommage au Français Jules Bianchi, mort neuf jours plus tôt. "Jules, cette victoire est pour toi", dit Vettel dans la radio, en français dans le texte. Magnifique.
6. L'égalisation de Thiago Silva à Chelsea. Huitième de finale retour de la Ligue des champions (1-1, 2-2 a.p.), 11 mars. Le PSG évolue à dix contre onze depuis l'exclusion de Zlatan Ibrahimovic peu après la demi-heure de jeu. A cinq minutes du terme, David Luiz arrache l'égalisation. Une nouvelle fois mené dans la prolongation, les Parisiens s'en sortent encore sur corner, avec cette fois un coup de casque de Thiago Silva, qui venait de concéder un penalty quelques minutes plus tôt. Le PSG version Qatar tient là son match référence en Ligue des champions. En attendant mieux...
5. Le smash arrière d'Earvin Ngapeth. Finale du championnat d'Europe de volley, 18 octobre. Voilà un geste qui restera à jamais dans l'histoire du sport français. Sur un ballon levé, le turbulent Earvin Ngapeth, arrêté quelques jours plus tard après un accrochage avec un agent SNCF, réalise un smash arrière qui surprend totalement la défense des Slovènes. Vainqueurs de la Ligue mondiale quelques mois plus tôt, les Bleus du volley sont champions d'Europe pour la première fois (25-19, 29-27, 29-27).
4. Le 50 m de Florent Manaudou. Championnats du monde de natation, 12 août. Au moment de se présenter sur le plot de départ, Florent Manaudou est déjà champion du monde du relais 4x100 m et du 50 m papillon. La première est une épreuve par équipes, la seconde n'est pas olympique. Le petit frère de Laure - on aurait presque tendance maintenant à dire "grand" frère... - sait qu'il est attendu sur le 50 m, dont il est le favori. En un peu plus de 21 secondes, il met tout le monde d'accord : c'est bien lui le meilleur nageur de 50 m au monde. Et maintenant, place au 100 m !
3. L'échappée belle de Thibaut Pinot à l'Alpe d'Huez. 20e étape du Tour de France, 25 juillet. Bordure et pavés ont rapidement eu raison de ses ambitions au classement général. Mais jamais Thibaut Pinot (FDJ) ne s'est résigné à être une victime sur ce Tour 2015. Tous les jours, il a attaqué. Et ça a fini par payer, dans la montée la plus mythique du Tour : l'Alpe d'Huez, où il a résisté au retour de Nairo Quintana. Ah si seulement il pouvait nous refaire le coup en 2016 avec, cette fois, le classement général dans le viseur...
2. La deuxième manche de Jean-Baptiste Grange. Championnats du monde de ski alpin (slalom), 15 février. Après quatre années de galère, passées loin des meilleurs slalomeurs du monde, le natif de Saint-Jean-de-Maurienne effectue un retour fracassant lors de Mondiaux de Beaver Creek. Cinquième de la première manche, il parvient à faire la différence dans la deuxième, comme à ses plus belles années (2009 et 2011). Quatre ans après son premier titre, Grange devient double champion du monde de slalom. Le fruit du courage et de la persévérance.
1. Le 100 m d'Usain Bolt. Championnats du monde d'athlétisme, 23 août. Sept ans après ses Jeux olympiques victorieux, Usain était de retour l'été dernier au "Nid d'Oiseau" de Pékin. Mais il n'était pas pour autant en terrain conquis. Bousculé dans la hiérarchie du 100 m par le revenant Justin Gatlin (9"74 contre 9"87 avant les Mondiaux), "la Foudre" n'avait jamais semblé aussi proche de tomber. Mais, au terme d'une ligne droite d'anthologie, le Roi Usain conservait sa couronne, pour un centième, et devenait champion du monde du 100 m pour la troisième fois. Monumental.