Devancée par les Ferrari pendant les essais cette semaine, Toyota a frappé fort samedi en prenant la tête dès le premier tour de l'édition du centenaire des 24 Heures du Mans. Dans la catégorie reine des Hypercars, les deux Ferrari étaient sur la première ligne quand la star du basket américain LeBron James a donné le signal du départ à 16 heures en agitant un drapeau tricolore frappé du logo de la course.
Mais la Toyota numéro 8, sacrée l'an dernier et pilotée par Sebastien Buemi, parti en troisième position, s'est rapidement intercalée avant de prendre la tête. La Ferrari numéro 50, qui a explosé les chronos pendant les essais cette semaine, roulait désormais en deuxième position, talonnée par la Toyota numéro 7, l'autre Ferrari numéro 51 et la Porsche numéro 75.
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Trophée du centenaire
La piste était encore sèche devant les stands, mais mouillée par secteurs après des averses localisées, alors que le passage d'un front orageux potentiellement violent était redouté en fin d'après-midi. Peu avant le départ, une Chenard & Walcker identique à celle qui avait remporté la première édition en 1923 sur des chemins boueux, a apporté le trophée du centenaire.
Sous les yeux de LeBron James mais aussi de deux légendes de la course, Tom Christensen, qui détient le record du nombre de victoires (9) et son dauphin Jackie Ickx (6).
"Voir Ferrari gagner !"
Mais le plus applaudi sur la grille de départ a été Charles Leclerc, pilote de Formule 1 chez Ferrari venu soutenir la Scuderia, qui a salué la présence de nombreux drapeaux frappés du cheval cabré dans les tribunes. "C'est exceptionnel, c'est la première fois que je viens au Mans", a-t-il déclaré. "Le Mans c'est une course que je regarde depuis toujours, ça m'a toujours fait rêver, pourquoi pas un jour...".
En attendant, le spectacle devrait être au rendez-vous pour les 300.000 amateurs venus du monde entier, qui se sont arraché les billets de l'événement il y a plusieurs mois. "Je veux voir Ferrari gagner!", a clamé Andrew Hill, un Britannique de 69 ans, déambulant avec deux amis, tous trois vêtus de rouge des pieds à la tête. Ces dernières années, le suspense se limitait à savoir laquelle des Hypercars numéro 7 ou numéro 8 de Toyota allait l'emporter, tant la concurrence était limitée.
Grâce à des modifications de règlements qui ont allégé les coûts, Porsche, Cadillac, Peugeot et surtout Ferrari, absent depuis cinquante ans, sont de retour au Mans, en attendant Alpine, BMW ou encore Lamborghini l'an prochain. "Le suspense est total", s'est réjoui auprès de l'AFP Pierre Fillon, président de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), organisateur de la course.
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Vêtements de pluie
Toute la matinée, les spectateurs ont afflué, équipés de vêtements de pluie, patientant dans de longues files d'attente devant les entrées puis déambulant dans les allées bondées autour du circuit. Après une semaine radieuse, la pluie a épargné la traditionnelle parade des pilotes vendredi, mais elle pourrait perturber les organisateurs des animations, concerts et shows pyrotechniques prévus.
Elle n'empêchera pas les voitures de vrombir, sous l'oeil attentif de 2.000 commissaires de piste passionnés, mais elle pourrait troubler les calculs des équipes et augmenter le risque d'incidents et d'interventions de la voiture de sécurité.
Nouveauté cette année, il n'y aura qu'une voiture de sécurité, au lieu de trois ces dernières années, ce qui pourrait rebattre les cartes en supprimant l'avance éventuelle des leaders par rapport aux concurrents qui se tiennent dans le même tour du long circuit de 13,626 km. Toyota reste la grande favorite, après avoir remporté les trois premières manches du WEC, le championnat du monde d'endurance auto (Sebring, Portimao et Spa).