Une "sextape", une entrevue dans une chambre de Clairefontaine, l'attaquant vedette des Bleus mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs", deux joueurs cadres concernés par une procédure d'éloignement : plusieurs anciens internationaux tricolores se désolent aujourd'hui du triste spectacle associé à l'équipe de France de football.
"Quand on parle de choses comme ça, on ne rigole pas." C'est le cas par exemple de Manuel Amoros, qui a porté le maillot bleu à 82 reprises entre 1982 et 1992. Pour l'ancien latéral droit de la "génération Platini", "on doit se passer de Karim Benzema". "La qualité du joueur n'est pas en cause. Il a le potentiel pour réussir et il le prouve avec le Real Madrid, mais c'est évidemment par rapport à son entourage et ce qu'il a fait", insiste l'ancien joueur de l'AS Monaco, qu'Europe 1 a interrogé lundi en marge du tirage au sort des 32es de finale de la Coupe de France. "Il a beau dire que c'était du copinage, des rigolades au téléphone, quand on parle de choses comme ça, on ne rigole pas."
"C'est un peu choquant", pour "JPP". Jean-Pierre Papin, cinquième meilleur buteur de l'histoire des Bleus avec 30 buts inscrits, en 54 sélections (soit trois de plus que Benzema en 81 matches), regrette lui aussi le comportement du joueur du Real dans cette affaire, y compris sa défense. "Moi, je n'ai pas apprécié du tout l'interview que j'ai vue de Karim sur TF1 parce que je pense que ça l'enfonce encore plus", relève l'ancien attaquant de l'OM. "Je ne comprends pas comment on peut en arriver là entre joueurs d'une même sélection. C'est un peu choquant. Après, ce sont les nouvelles mentalités, les réseaux sociaux qui sont importants, les gadgets qui sont importants. On a changé d'époque mais il y a des limites à ne pas dépasser et je pense que, dans cette affaire, elles ont été dépassées."
Bientôt une suspension provisoire ? Jeudi, le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, doit évoquer cette affaire lors d'une conférence de presse prévue à 16h00. "Il faut savoir prendre ses responsabilités et j'espère que le président va les prendre jeudi", juge Manuel Amoros, qui insiste sur le contexte actuel en France et le nécessaire respect du drapeau tricolore.
Aucune information n'a filtré sur la sanction que pourrait prendre la FFF à l'encontre de Benzema mais on peut penser qu'une suspension provisoire pourrait être décidée en attendant la progression de l'enquête. Mardi, en marge de la victoire du Real sur Malmö en Ligue des champions (8-0), Benzema avait demandé à la "3F" d'attendre la fin de l'enquête avant de prononcer la moindre sanction à son encontre.