TOUR DE FRANCE - Pierrick Fédrigo a remporté la 16e étape, devant Sandy Casar. Après les numéros en solo de Christophe Riblon et Thomas Voeckler à Ax-3 Domaines et Bagnères-de-Luchon, Pierrick Fedrigo a apporté la troisième victoire française en trois jours, la sixième déjà depuis le grand départ de Rotterdam. Il faut remonter à 1997 pour trouver trace d'un pareil feu d'artifice sur les routes de l'Hexagone. Le premier Français au classement général, John Gadret, n'est certes que vingtième, mais les coureurs du cru se rattrapent sur les victoires d'étapes, et c'est déjà pas mal. Mardi, lors de cette étape reine promise à un baroudeur en raison d'une arrivée à Pau située trop loin du denier sommet pour que les favoris ne s'expliquent, Fedrigo a joué le coup à la perfection, sans doute inspiré par le succès de son équipier Voeckler la veille. Arrivé dans un groupe de neuf, au sein duquel Lance Armstrong aura été l'un des grands animateurs du jour, le Mazamétain a fait parler sa vitesse, et sa fraîcheur, pour mater Sandy Casar, lequel avait lui déjà décroché les lauriers à Saint-Jean-de-Maurienne il y a tout juste une semaine. Armstrong, sixième, regrettera peut-être de ne pas avoir eu les jambes pour faire la différence dans les cols, car après il était trop tard pour rivaliser au sprint avec les deux Français. Son baroud d'honneur est passé, peut-être le reverra-t-on samedi lors du contre-la-montre de Bordeaux... Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque Cette journée un peu folle avait débuté avant même le départ de l'étape, quand, via une vidéo diffusée sur Youtube, Alberto Contador présentait ses excuses auprès d'Andy Schleck. L'Espagnol, nouveau maillot jaune du Tour, regrettait la manière avec laquelle il avait détroussé le Luxembourgeois la veille à Bagnères-de-Luchon. Sur la route, les deux rivaux sont restés sages, remettant à jeudi, et l'arrivée au sommet du Tourmalet, leur duel pour la victoire finale. Le triptyque Peyresourde-Aspin-Tourmalet, soit 40 kilomètres d'ascension au menu des 72 premières bornes, a donné lieu à une vraie bataille mettant un temps de côté Samuel Sanchez, 3e du classement général. La faute à une échappée imposante comprenant des coureurs dangereux, Alexandre Vinokourov, Roman Kreuziger et Carlos Sastre en tête, mais aussi Armstrong aux avant-postes dès la première heure. Peyresourde et l'Aspin donnaient ainsi lieu à un duel à distance entre les fuyards et un peloton très vite réduit à une vingtaine de coureurs. C'est au moment de la jonction, sur les premières pentes du Tourmalet, que la baston prenait fin. Une nouvelle offensive était initiée par Casar, puis par Armstrong qui se retrouva pendant quelques minutes seul en tête avec devant lui encore 140 bornes à avaler ! A dix, les échappés, dont le mieux classé, Ruben Plaza (20e ce matin), ne présentait pas un gros danger au général, obtenaient leur bon de sortie. Le coup était finement joué mais il allait manquer un kilomètre à l'Espagnol repris sous la flamme rouge. Fedrigo pouvait alors laisser parler sa pointe de vitesse pour aller chercher sa troisième victoire sur le Tour après celles de Gap en 2006 et Tarbes l'année dernière. "C'est la plus belle journée. Comme l'an dernier, je gagne avec le Tourmalet et l'Aspin, souffle le coureur Bbox Bouygues Telecom devant les caméras de France Télévisions. Je sentais que c'était ma journée. Ma famille, mes supporters étaient là donc je me devais d'attaquer. Je pensais que j'allais rater mon Tour parce que je n'étais pas très bien. Mais là tout m'a souri. C'est grandiose."