L'OGC Nice, 11e du classement de Ligue 1, a officialisé lundi l'arrivée pour un an et demi d'Hatem Ben Arfa, ex-enfant prodige du football français de retour d'Angleterre. C'est peu dire que le garçon est "clivant". Europe 1 ne pouvait manquer l'occasion de débattre de l'intérêt pour le club azuréen de recruter un tel joueur....
Par Julien FROMENT
"On le répète souvent, les clubs français n'ont pas de pétrole (hormis le PSG, qui a le pétrole et même le gaz). Mais cela n'en empêche pas certains d'avoir de bonnes idées. L'OGC Nice l'a prouvé lors de ce mercato hivernal en débauchant l'un des joueurs "frissons" de cette décennie : Hatem Ben Arfa. Capable sur une action d'enflammer tout un stade, Ben Arfa fonctionne à un carburant particulier : l'amour. Si l'entraîneur de Nice, Claude Puel, n'est pas connu pour son enthousiasme débordant, il a toutefois le profil idoine pour redonner confiance à un joueur qui n'a pas encore donné la pleine mesure de son talent. Tantôt père fouettard, tantôt papa poule, Puel a senti qu'il pouvait relancer l'ancien joueur de Lyon. Les deux s'étaient juste croisés à l'OL, lors de l'intersaison 2008 : le premier partait à l'OM, le second arrivait de Lille.
Et puis, financièrement parlant, Ben Arfa, c'est une affaire en or pour l'OGC Nice. L'international français, cinq fois champion de France (quatre fois avec l'OL, une fois avec l'OM), est arrivé libre de tout contrat et a divisé son salaire par deux. Dans l'affaire, Nice n'a finalement pas grand-chose à perdre. Et Ben Arfa, tout à gagner."
Par Nicolas ROUYER
"L'OGC Nice, qui a perdu Dario Cvitanich, parti au... Mexique, a donc jeté son dévolu sur Hatem Ben Arfa, au profil bien différent, dans tous les sens du terme. Car de qui parle-t-on ici ? D'un joueur qui a refusé d'entrer en jeu lors d'un classique entre l'OM et le PSG. C'était le 26 octobre 2008, au Vélodrome. Mécontent de son statut de remplaçant, "HBA" avait eu une altercation avec son entraîneur d'alors, Eric Gerets. La discipline, c'est d'ailleurs ce qui a manqué le plus à Ben Arfa au cours de sa carrière. Dans tous les clubs où il est passé, ça s'est mal fini : il est allé au clash pour quitter l'OL puis l'OM. A Newcastle, le désamour n'a pas tardé à s'installer avec Alan Pardew, son entraîneur. Quant à son dernier coach en Angleterre, à Hull City, Steve Bruce, ancienne figure de Manchester United et qui n'est pas franchement le perdreau de l'année, il avait tout simplement choisi de l'enlever de l'équipe. Motif : "avec lui, on doit toujours tout discuter". Laurent Blanc, qui a été son sélectionneur chez les Bleus, pourrait le confirmer. Les deux hommes s'étaient opposés lors de France-Suède à l'Euro 2012.
Recruter Ben Arfa, c'est la fausse bonne idée par excellence. Depuis ses débuts à l'OL, le joueur, aujourd'hui âgé de 27 ans, a toujours gaspillé son talent (immense c'est vrai, comme l'ont prouvé ses quelques éclairs de génie sous le maillot de Newcastle) et son énergie à contester son statut. Et l'on ne parle même pas ici des déclarations que "HBA" avait faites au quotidien L'Equipe en 2012, où il expliquait avoir été endoctriné par Abd Al Malik et son manager lors d'un voyage au Maroc... Avec 3 points d'avance seulement sur le premier relégable, l'OGC Nice, déjà en proie à la vindicte de son public - rappelons-nous des sifflets adressés au fils de l'entraîneur, Grégoire Puel -, a surtout besoin de sérénité. Pas vraiment ce que Ben Arfa a l'habitude d'apporter dans un vestiaire."
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