"Il est mort", affichait à sa Une Marca, l’un des quotidiens sportifs les plus lus en Espagne, il y a un peu plus d’un an. Un titre peu glorieux mais justifié pour un Karim Benzema incapable de s’adapter à la grosse machine Real Madrid. Près de 14 mois plus tard, nouveau visage et nouvelle Une, toujours dans le même canard : "Roi et Mage Benzema". Un changement radical pour l’attaquant français, qui a enfin réussi à trouver sa place dans le jeu des Merengue. Europe1.fr décrypte pour vous cette lente mutation.
Mourinho a continué à l’épauler
Ça, c’est pour les fans des petites phrases. Pour les matheux, regardons plutôt quelques statistiques. Mardi soir, Benzema a inscrit son 14e but de la saison toutes compétitions confondues en 24 matches joués avec le Real Madrid. Lors de sa première saison, le Français avait marqué moins de buts (11 en 35 matches) sur l’ensemble de l’année. En octobre 2010, après une partie bien triste de la "Benz" en Coupe du Roi, la presse espagnole n’était pas franchement tendre avec le petit Français : "une fois de plus, Benzema a montré son caractère apathique et indolent".
Forcément, cette nouvelle réussite lui apporte une nouvelle popularité. Mercredi matin, que des louanges après le but victorieux de l’avant-centre madrilène contre Malaga (3-2) : "ce but, aussi décisif soit-il, ne dit pas la moitié de l’apport de Benzema dans ce match. C’était tout simplement le Roi de la soirée". Et jeudi matin, As et Marca ont choisi tous les deux de lui offrir leur Une. Lors d’un entretien accordé à As, Karim Benzema est apparu très détendu : "je peux maintenant tout tenter dans la surface adverse, sans complexe. Si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, tant pis. Je me sens en pleine confiance et physiquement au top. J’ose beaucoup plus qu’avant". La Benz n’a pas oublié pas non plus de remercier son coach, José Mourinho, qui n’a jamais cessé de croire en lui : "il nous demande toujours beaucoup de travail mais c’est normal".
Il a déjà égalé Zidane
En marquant son 49e but contre Malaga en 105 matches sous le maillot du Real Madrid, Benzema a rejoint un autre Français au palmarès des Merengue, un certain Zinédine Zidane qui en avait inscrit autant... en 227 rencontres. Même si comparaison n’est pas raison, les chiffres de "Benzebut" jouent en sa faveur. Jugez plutôt : en 148 matches sous le maillot lyonnais, il avait planté 66 buts. Il est donc sur des bien meilleures bases, et ce dans un club beaucoup plus exigeant que l’OL.
Dernière preuve de la mutation de Benzema, sa complémentarité avec l’autre attaquant du Real, Gonzalo Higuain. La saison passée, le Français la jouait à qui mieux-mieux avec l’Argentin. Mais Mourinho les a fait tourner intelligemment et tente même parfois de les associer. Transformation réussie selon la Benz : "avec Higuain, on essaie d'ouvrir des espaces partout sur le terrain et ça marche".
Nommé pour la première fois pour le Ballon d’Or cette année, il a également été désigné comme le meilleur footballeur français en 2011. Alors forcément, tout ça lui donne des idées. "Le Ballon d’Or ? Bien sûr, je me bats tous les jours pour être bon sur le terrain. Je suis au Real Madrid, j’ai des chances de le gagner. C’est un rêve de gosse". A moins de six mois de l’Euro 2012, cette nouvelle super-confiance ne pouvait pas mieux tomber…