Depuis vendredi dernier, les Bleus de Didier Deschamps ne sont sûrs que d'une seule chose : ils disputeront au minimum les barrages pour la Coupe du monde 2014, au Brésil. Les dernières incertitudes sur leur avenir proche seront levées mardi soir, à l'issue de la rencontre face à la Finlande, au Stade de France. En fonction des résultats sur les autres terrains d'Europe, les Tricolores peuvent envisager le pire (barragiste et non tête de série), mais aussi le meilleur, avec une qualification directe pour le Mondial. Passage en revue des trois scénarios.
C'est le scénario le plus simple mais également le plus improbable. Il faudrait pour cela que la France batte la Finlande et que, dans le même temps, l'Espagne s'incline contre la Géorgie à domicile, contre Albacete. Mais ce n'est pas tout, il faudrait également que les Bleus rattrapent l'écart qui les sépare de la Roja à la différence de buts. Pour le moment, les champions du monde espagnols affichent une différence de buts de +9 quand les Bleus, eux, n'en sont qu'à +6. Dans l'hypothèse où l'Espagne s'inclinerait d'un but, il faudrait donc que les joueurs de Deschamps l'emportent par deux buts d'écart. Mais attention, une défaite de l'Espagne 3-2 couplée à une victoire des Bleus 2-0 ne suffirait pas : les deux équipes auraient alors +8 de différence de buts, auraient marqué chacune 14 buts mais l'Espagne se qualifierait à la différence de buts particulière (4 points obtenus dans les confrontations directes contre 1 à la France). Bref, il faut battre la Finlande et surveiller d’un coin de l'œil ce qui se passera à Albacete entre l'Espagne et la Géorgie...
Ce scénario se produira avec certitude si la France ne bat pas la Finlande. Si elle fait match nul ou qu'elle s'incline, elle sera obligatoirement dans le deuxième chapeau lors du tirage au sort des barrages qui aura lieu le 21 octobre prochain, à Genève. Mais si elle gagne contre la Finlande, elle n'obtiendra pas forcément le statut de tête de série. Avant les rencontres de mardi, la France ne pointe en effet qu'au cinquième rang Fifa des équipes provisoirement qualifiées pour les barrages, derrière la Croatie, le Portugal, la Grèce et la Suède. Pour passer de l'autre côté, les Bleus doivent espérer un beau concours de circonstances.
Ce scénario est presque aussi improbable que celui d'une qualification directe. Mais il existe, car, en fonction des résultats de ce mardi soir, la France peut se retrouver de la première à la... huitième place Fifa des huit pays barragistes. On ne vous fera pas ici tous les cas de figure, d'autant plus complexes que tous les meilleurs deuxièmes ne sont pas encore connus (huit des neuf deuxièmes seulement accèdent aux barrages), mais plusieurs équipes seront à surveiller. La Croatie, actuelle meilleure équipe qualifiée pour les barrages, n'est pas encore certain de les disputer : si elle perd en Ecosse, que l'Arménie finit deuxième du groupe B, et que la Turquie bat les Pays-Bas dans le groupe D, la Croatie sera éliminée. La Suède, elle, peut passer derrière la France, si elle s'incline contre l'Allemagne à domicile (et toujours dans l'hypothèse où les Bleus s'imposent).
De son côté, l'Islande peut faire le jeu des Bleus si elle conserve sa deuxième place devant la Slovénie, qui peut être tête de série si elle gagne en Suisse et que l'Islande ne fait pas mieux que match nul en Norvège. De la même façon, le Portugal peut "aider" les Bleus en se qualifiant directement : il lui faut pour cela "cartonner" face au Luxembourg et espérer une défaite de la Russie en Azerbaïdjan. Les Bleus peuvent également espérer devancer l'Ukraine si celle-ci ne s'impose pas à Saint-Marin (1 but inscrit, 46 encaissés depuis le début des éliminatoires...). Enfin, un autre "shift" premier-deuxième peut faire le jeu de la France : celui entre la Bosnie-Herzégovine (1er, qui joue en Lituanie) et la Grèce (2e, qui reçoit le Liechtenstein) dans le groupe G. Pour que les Bleus soient têtes de série, il faudrait que trois de ses six scénarios, plus (Suède, Islande, Grèce) ou moins probables (Croatie, Portugal, Ukraine), se réalisent. Bref...
L'importance de finir tête de série ou non, qui dépend donc, vous l'avez compris, de pas mal de facteurs, est à relativiser. D'abord parce que le classement Fifa ne rend pas forcément compte de la force et des dangers de chaque équipe : vaut-il mieux ainsi être non tête de série et affronter la Grèce ? Ou tête de série et se mesurer à la Suède ? Ça se discute. Ensuite, parce que le statut de tête de série ne garantit pas de recevoir lors du match retour, ce qui constitue souvent un avantage dans ce type de confrontations aller-retour. Il y aura en effet un tirage au sort pour savoir qui du barragiste tête de série ou non tête de série évoluera à domicile lors du match retour prévu le mardi 19 novembre prochain, l'aller étant fixé au vendredi 15 novembre.